Retour d’Écosse à Paris via Amsterdam en train et ferry : un voyage dépaysant

Pour revenir d’Édimbourg à Paris, j’avais le choix de faire comme à l’aller : prendre le train de nuit jusqu’à Londres, puis l’Eurostar. Mais j’ai découvert une liaison maritime entre Newcastle et Amsterdam, qui m’a donné envie d’essayer une alternative plus originale.

Dans cet article, je raconte mon retour, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce fut une expérience très dépaysante !

Conseils pratiques pour votre voyage en train et ferry entre la France et l’Écosse

Les sites de référence

Il existe deux sites de référence pour organiser votre propre voyage :

  • Seat61 : Mark Smith a créé un site internet qui est LA bible du transport ferroviaire.
  • Discoverferries : C’est le site qui regroupe l’offre des 13 opérateurs de ferries des iles britanniques

Les offices du tourisme

Les sites internet des offices du tourisme écossais sont plutôt complets et intéressants :

Je vous invite à les visiter avant de partir.

La météo !

Consulter la météo en Écosse est indispensable ! Le climat océanique est très changeant et il faut savoir s’adapter. Le sites le plus fiable est celui des services métérologiques officiels. Il est très complet.

Se loger

Se loger en Écosse peut être compliqué car l’offre est sous-dimensionnée par rapport à la demande. Il faut s’y prendre longtemps à l’avance, surtout dans les endroits très touristiques comme l’ile de Skye.

Louer une voiture sur l’ile de Skye

Louer une voiture pour visiter l’ile de Skye vous sera très utile. Trois loueurs sont présents sur l’ile. 

Morrison car hire : situé à Portree. Il est possible de prendre ou rendre sa voiture à Armadale ou Kyle of Lochalsh moyennant des frais supplémentaires de 100 GBP.

Drive Skye : situé à Armadale. Il n’est pas possible de prendre ou rendre sa voiture ailleurs dans l’ile.

Car hire skye : situé à Kyle of Lochalsh, mais, avec un supplément de 60 GBP, il est possible de prendre ou laisser sa voiture à Armadale.

Budget transport (en 2025)

Toutes les compagnies pratiquent des prix dynamiques selon la demande. Il faut donc s’y prendre longtemps à l’avance et éviter les périodes de pointe pour optimiser son budget.

Si vous avez plus de 60 ans, il est conseillé d’acheter la carte senior (35 GBP pour un an) qui permet d’obtenir des réductions importantes sur toutes les compagnies ferroviaires britanniques.

Voyager à deux en train de nuit ou ferry permet de réduire significativement les prix en partageant sa cabine.

A l’aller de Paris à Fort William :

Train Eurostar Paris Londres en classe Eurostar Premier : 375 EUR. L’alternative est de voyager en classe Eurostar Plus qui offre le même confort mais sans le coupe-fil et le salon en gare et un repas allégé avec des prix qui commencent à 110 EUR

Train de nuit Caledonian Sleeper Londres Fort Wiliam en classe Club En-suite : entre 280 GBP à 340 GBP. L’alternative est de voyager en classe Classic avec des prix qui commence à 205 GBP. Ces prix sont valables pour une personne voyageant seule. Ils sont plus attractifs pour deux personnes partageant leur cabine.

En Écosse :

Train Scotrail Kyle Of Lochalsh Édimbourg en seconde classe 87 GBP

Au retour d’Édimbourg à Paris :

Train LNER Édimbourg Newcastle en 1ère classe : entre 45 GBP et 97 GBP

Ferry DFDS Newcastle Amsterdam en cabine lit double : entre 140 EUR et 400 EUR. La classe Commodore coûte entre 360 et 580 EUR. Le prix est par cabine et non par passager.

Train Eurostar Amsterdam Paris en Standard Premium : entre 159 EUR et 229 EUR. En Standard Plus les prix varient entre 75 EUR et 179 EUR

Réserver ses trains et ferries

Où faire ses réservations de train et ferry ?

Turas math!

Bon voyage!

De Paris à l’Écosse : un voyage de neuf jours en train et ferry, sans avion et presque sans voiture

En mars 2025, j’ai décidé de visiter l’Écosse sans prendre l’avion, en privilégiant des moyens de transport confortables… et surtout qui me donnent du plaisir !

Pour le voyage aller, j’ai tout fait en train : de Paris à Londres avec l’Eurostar, puis de Londres à Fort William en voiture-lits à bord du Caledonian Sleeper. Un trajet original et réussi, que je raconte dans ce premier article de cette série dédiée à mon voyage en Écosse : Paris – Écosse en train : grand confort avec Eurostar et Caledonian Sleeper

Une fois sur place, j’ai choisi de découvrir deux lieux emblématiques : l’île de Skye, célèbre pour ses paysages grandioses, et Édimbourg, capitale historique pleine de charme et d’activités. J’ai relié les deux en train, un excellent moyen de profiter des splendeurs des Highlands. C’est le sujet du deuxième article : L’île de Skye, un train au cœur des Highlands et Édimbourg : le meilleur de l’Écosse

Pour le retour à Paris, j’ai opté pour une combinaison train + ferry, via Newcastle et Amsterdam. Un itinéraire peu commun qui m’a presque donné l’impression de partir en croisière. C’est le troisième et dernier article de cette série que je raconte en quatre temps :

A la fin de cet article, je vous donne également des conseils pratiques et des liens pour organiser votre voyage.

Paris Ecosse en train et ferry

Tous les textes en couleur corail indiquent un lien interne ou externe que je vous invite à cliquer.

D’Édimbourg à Newcastle en train avec LNER à l’excellente réputation

Je suis à la fin de mon périple écossais, et il est temps de rentrer chez moi. Ce voyage m’a laissé de nombreuses images et sensations que je vais précieusement conserver. Pour le retour, j’aurais pu faire comme à l’aller : prendre le train de nuit Caledonian Sleeper d’Édimbourg à Londres, puis l’Eurostar jusqu’à Paris.

Mais j’ai découvert qu’il existait un ferry entre Newcastle et Amsterdam, très bien noté par les passagers. J’ai donc eu envie de tenter un itinéraire différent.

Ce retour se fera en trois étapes : d’abord, un trajet en train d’Édimbourg à Newcastle avec la compagnie LNER. Ensuite, une traversée maritime de nuit jusqu’à Amsterdam. Enfin, je retrouverai l’Eurostar pour rentrer à Paris.

Je quitte mon hôte en fin de matinée pour rejoindre la surprenante gare d’Édimbourg Waverley, située en plein cœur de la ville, et commencer mon voyage retour.

La surprenante gare d’Édimbourg Waverley

Autrefois, à l’emplacement de la gare se trouvait un lac : le Nor’ Loch ! Il a été asséché au XVIIIᵉ siècle pour en faire un grand parc, car, avec le temps, il était devenu un marécage insalubre. C’est dans cette vallée que la gare de Waverley a été érigée au XIXᵉ siècle, malgré les réticences de nombreux habitants qui souhaitaient conserver uniquement un espace vert. Cela explique pourquoi, de façon surprenante, la gare d’Édimbourg Waverley se trouve au fond d’une étroite vallée, en contrebas du reste de la ville.

Je jette un dernier coup d’œil vers le château qui domine la ville, avant de descendre vers mon quai. Juste au-dessus de la gare se trouve le célèbre hôtel Balmoral, construit à une époque où les compagnies ferroviaires faisaient bâtir de véritables palaces pour accueillir leurs clients les plus privilégiés. Pour l’anecdote, la tour de l’horloge de l’hôtel avance de deux minutes, afin d’aider les voyageurs à ne pas manquer leur train !

La grande toiture en métal et en verre impressionne par sa taille, d’autant plus que nous l’observons depuis les hauteurs — ce qui est plutôt inhabituel pour une gare.

Waverley station

Édimbourg 12 h Newcastle 13 h 27 en train avec LNER

Je voyage avec la LNER (London North Eastern Railways), qui a la réputation d’être l’une des compagnies ferroviaires proposant l’un des meilleurs services au Royaume-Uni. D’ailleurs, j’aime beaucoup la livrée des trains, toute blanche surligné d’un joli bandeau rouge et bordeaux.

Waverley station et l'auteur

J’ai acheté un billet en Première, car j’ai pu bénéficier d’un bon prix pour mon train, qui part à un horaire de faible affluence. Je passe d’abord au salon. Il est petit, mais accueillant, avec une offre réduite de boissons non alcoolisées et de snacks gratuits.

LNER Edinburgh lounge

Un train très élégant

Mais il est temps d’embarquer. L’intérieur des voitures est également élégant, avec une dominante de couleur bordeaux en Première; Tout semble neuf et le fauteuil est confortable.

Je conseille cependant d’éviter les places en face à face qui laissent peu de place pour les jambes. Les sièges en seconde classe sont d’un beau rouge vif mais ils sont très fermes et le confort moyen.

Lner à éviter

Un  chef passe nous servir un repas léger, inclus dans le billet, avec un choix de cinq plats froids ou chauds ! Pas d’entrée et juste un mini-dessert. Compte tenu du prix payé et de la durée du parcours c’est je trouve un service exceptionnel.

Repas a bord LNER

En Seconde classe, une hôtesse ou un steward passe avec un trolley pour proposer une restauration payante.

Seul bémol, la LNER ne dispose pas de voiture-bar. C’est pourtant bien agréable de pouvoir aller se dégourdir les jambes pendant un voyage qui dure tout de même près de 4 h 30 depuis Édimbourg jusqu’à Londres, qui est la destination finale.

De magnifiques paysages en bord de mer

Le parcours entre Édimbourg et Newcastle est plutôt plaisant, car pendant une bonne partie du trajet, nous longeons la mer du Nord, avec de superbes panoramas sur les falaises et les plages. Cette ligne ferroviaire est d’ailleurs considérée comme l’une des plus pittoresques du Royaume-Uni.

Bord de mer entre Edimbourg et Newcastle

J’aperçois le château d’Ayton, qui surplombe fièrement la campagne environnante. Cette grande demeure néo-gothique, construite au milieu du XIXᵉ siècle n’est pas un château médiéval à proprement parler, mais son allure romantique contribue au charme du paysage.

Chateau d'Ayton

Nous quittons l’Écosse pour l’Angleterre

Peu après, juste avant la petite ville de Berwick-upon-Tweed, nous quittons l’Écosse. Berwick a une histoire mouvementée : elle a changé de main pas moins de treize fois entre l’Angleterre et l’Écosse, avant d’être définitivement rattachée à l’Angleterre en 1482. Aujourd’hui encore, certains Écossais la revendiquent symboliquement !

Berwick-upon-Tweed⁩

Une fois en Angleterre, des golfs au gazon impeccable confirment que nous sommes bien au sud du mur d’Hadrien !

Golf

Le train passe ensuite près de Alnmouth, une petite station balnéaire pleine de charme, avec ses maisons colorées et son estuaire pittoresque. Elle fut autrefois un port prospère jusqu’à ce qu’une tempête, en 1806, dévie le cours de la rivière Aln, rendant l’ancien port inutilisable. Aujourd’hui, Alnmouth séduit les amateurs de calme, de nature et de randonnées côtières.

Alnwick

Après un court trajet d’environ une heure et demie, me voici à Newcastle upon Tyne, située à près de 200 km au sud d’Édimbourg.

Gare Newcastle

Newcastle Upon Tyne : la ville des ponts

J’ai environ deux heures devant moi pour une rapide découverte de cette ville au riche passé industriel et commercial, en attendant de rejoindre mon ferry.

Le château dont la ville tient le nom

Je commence par le château de Newcastle, dont la ville tire son nom. Coincé entre les voies ferrées modernes, il n’est pas très impressionnant de l’extérieur, mais il possède une histoire fascinante. Érigé au XIIᵉ siècle par les Normands, ce « New Castle » a remplacé une ancienne fortification romaine. La tour du château, qui a survécu, domine encore le fleuve Tyne en contrebas.

Castle in Newcastle

Le long du fleuve Tyne

Je descends ensuite vers le fleuve, en direction de Quayside, une agréable promenade aménagée sur les quais. C’est le bon endroit où je peux observer la série de ponts emblématiques qui enjambent le Tyne.

Tout d’abord, le High Level Bridge, inauguré en 1849 et conçu par l’ingénieur Robert Stephenson, est un pont à deux niveaux : le niveau supérieur pour les trains, et le niveau inférieur pour les piétons et les voitures. Son style en fer forgé et ses arches imposantes le rend plutôt photogénique.

High level bridge Newcastle

Juste à côté se trouve le Swing Bridge, un pont pivotant rouge et blanc, construit en 1876. Il a été conçu pour permettre aux navires d’accéder aux chantiers navals et aux docks situés en amont. À l’époque victorienne, le port de Newcastle était l’un des plus actifs du pays.

Puis, un peu plus loin, se dresse le spectaculaire Tyne Bridge, construit en 1928, dont la grande arche en acier vert foncé rappelle immanquablement celle du Harbour Bridge de Sydney (qui fut d’ailleurs conçu par la même entreprise britannique, Dorman Long).

Swing bridge & Tyne Bridge Newcastle

Un centre ville néo classique en élégance

Je remonte vers le centre-ville, non sans être surpris par l’intégration audacieuse des voies d’accès au pont dans le tissu urbain, serpentant entre les immeubles.

Accès Tyne Bridge

Après un petit détour par la cathédrale Saint-Nicolas, reconnaissable à sa flèche lanternon gothique, j’emprunte l’harmonieuse Grey Street, considérée comme l’une des plus belles rues du Royaume-Uni. Elle est bordée de bâtiments néo-classiques du XIXᵉ siècle, construits lors du réaménagement de la ville par l’architecte Richard Grainger, donnant naissance à ce que l’on appelle aujourd’hui le Grainger Town.

Grey street Newcastle

À l’extrémité de l’avenue, j’arrive sur la place Grey’s Monument, la place principale de Newcastle, cœur de la zone commerçante piétonne. Le monument érigé au centre rend hommage à Charles Grey, 2ᵉ comte Grey, ancien Premier ministre britannique, réformateur du système électoral en 1832… mais surtout célèbre pour avoir donné son nom au thé Earl Grey, parfumé à la bergamote !

Grey's monument Newcastle

Newcastle Upon Tyne : « intéressant » selon la classification du guide michelin

Sans être spectaculaire, j’ai apprécié cette courte découverte de Newcastle, qui m’a donné l’impression d’être dans une ville agréable à vivre, entre patrimoine, culture et vie urbaine.

Traversée en ferry de nuit de Newcastle à Amsterdam  

Il est 15 h 30 et il est déjà temps pour moi de rejoindre la navette qui doit m’emmener au port, situé à une vingtaine de kilomètres de la gare centrale.

Angleterre oblige, la navette est un bus à impériale. J’ai réussi à m’installer à l’étage, au premier rang. Rien de mieux pour profiter du panorama !

North Shields 17 h Ijmuiden 10 h le lendemain à bord du Princess Seaways

La compagnie de ferry danoise DFDS, qui exploite la ligne entre la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, la présente comme reliant Newcastle à Amsterdam.

En réalité, ce n’est pas tout à fait exact : le ferry circule entre North Shields, à 20 km à l’est de Newcastle, et IJmuiden, à 30 km à l’ouest d’Amsterdam. DFDS a cependant bien organisé un système de navettes entre ces deux ports et les centres-villes.

Départ du port de Newcastle, à North Shields, sur l’embouchure du Tyne

En descendant du bus, je me rends à l’enregistrement, puis je passe rapidement les formalités de police avant d’embarquer à bord du ferry Princess Seaways, qui m’emmènera aux Pays-Bas pour l’avant dernière étape de mon voyage retour.

DFDS Newcastle

DFDS cherche à faire de cette traversée une mini-croisière, pour séduire une clientèle touristique désireuse de vivre une expérience en mer le temps d’un aller-retour, juste pour deux nuits à bord et une rapide excursion à Newcastle ou Amsterdam, selon le point de départ.

L’ambiance à bord est donc très détendue et conviviale, portée par une majorité de touristes néerlandais et britanniques, souvent en petits groupes d’amis ou en famille. Je me sens vraiment en vacances, bien loin d’un simple trajet de transport maritime.

Il est 16 h 15 lorsque je découvre ma cabine. Et — oh surprise — je sens le bateau commencer à bouger, alors que le départ n’est officiellement prévu qu’à 17 h ! Je me précipite sur les ponts extérieurs pour ne rien rater du départ.

Le commandant annoncera un peu plus tard avoir décidé d’anticiper le départ, tous les passagers étant déjà à bord. C’est plutôt inattendu.

Le port de North Shields est situé assez en amont sur le fleuve Tyne, et nous mettons un bon moment avant de rejoindre la pleine mer. Le soleil est au rendez-vous, et j’ai la chance de profiter de très beaux panoramas sur les ports de pêche traditionnels, les plages de sable fin et les villages côtiers. La descente du Tyne est vraiment majestueuse, l’un des temps forts du voyage, que j’apprécie pleinement.

River Tyne

Port Tynemouth

Tynemouth lighthouse

Plage Southfields

Voyager en cabine Commodore : un confort digne d’un paquebot

J’avais initialement prévu de voyager dans une cabine double standard, mais celles-ci sont vraiment exiguës. Le lit occupe presque tout l’espace, et la douche est placée directement au-dessus des WC : après usage, les toilettes sont trempées, ce qui n’est guère agréable.

Cabine lit double princess seaways

En montant à bord, j’ai eu la chance de bénéficier d’une offre de surclassement. Bingo ! Pour un supplément de 95 €, j’ai pu passer en classe Commodore, et cela change complètement l’expérience de voyage.

La cabine est deux fois plus spacieuse, avec un coin salon équipé d’un canapé, ce qui permet de s’installer confortablement à deux avec ses bagages. Le lit est plus large, facile d’accès, et les nombreux rangements sont bien pensés pour les voyageurs.

La salle de bain est bien conçue, avec une douche séparée des toilettes, ce qui améliore nettement le confort.

Enfin, la décoration élégante donne l’impression d’être à bord d’un vrai navire de croisière plutôt qu’un simple ferry. De quoi transformer une nuit de traversée en un moment de détente et de plaisir.

Cabine Commodore Princess Seaways

Le surclassement comprend aussi plusieurs avantages appréciables : les boissons du minibar sont offertes, le Wi-Fi est gratuit, et le petit-déjeuner est inclus.

Difficile de s’ennuyer à bord du Princess Seaways!

Le Princess Seaways n’est plus tout jeune : il a été construit en 1986. Son design extérieur n’est pas très élégant, avec une façade avant massive et peu aérodynamique. En revanche, l’intérieur a été soigneusement rénové et, pour un ferry, il est plutôt moderne et agréable à vivre.

Comme sur de nombreux ferries en Europe, les magasins duty-free jouent un rôle important. Chacun y va de ses achats d’alcool, dans les limites douanières autorisées. Curieusement, la section consacrée à la mode et aux vêtements est aussi bien développée, avec de nombreuses promotions mises en avant. Anglais et Néerlandais s’y livrent à une séance de shopping aussi animée que pendant les soldes en ville !

Duty Free Princess Seaways

La deuxième activité sur un ferry, c’est bien sûr de manger — et sur le Princess Seaways, c’est une agréable surprise. On a le choix entre un restaurant à la carte et un buffet généreux. J’ai opté pour ce dernier, et je ne l’ai pas regretté : les différents buffets offrent une grande variété de plats de qualité, et l’affluence est bien gérée tout au long de la soirée grâce à un système de créneaux de réservation.

Buffet Princess Seaways

Je discute un moment avec mon serveur ukrainien, qui m’explique qu’il travaille à bord pendant quatre mois d’affilée, avant de bénéficier d’un mois de congé qu’il passe en Pologne, n’ayant pas la possibilité de rentrer en Ukraine, en guerre. Un échange émouvant.

La troisième activité — et c’est peut-être la plus populaire, surtout sur un ferry entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas —, c’est de boire un verre en bonne compagnie ! Tant qu’il fait jour, les passagers se rassemblent sur le pont supérieur, au Sky Bar, pour profiter de la vue et de l’ambiance détendue.

Sky Bar Princess Seaways

Plus tard dans la soirée, le Columbus Club, situé au pont 8, prend le relaisavec un groupe musical de qualité. L’ambiance est bon enfant et il est clair que de nombreux groupes d’amis ont embarqué ensemble pour profiter de cette mini-croisière.

Bar Princess Seaways

Quelques passagers choisissent d’aller au cinéma ou dans la salle de jeux, mais cela reste très minoritaire. Comme souvent sur les ferries, les compagnies réservent un salon spécifique à la clientèle des routiers, particulièrement choyés.

Ma préférence personnelle reste cependant d’aller sur les ponts extérieurs et de passer du temps à contempler la mer et le ciel. Je ne m’en lasse jamais. Ce soir-là, le coucher de soleil est tout simplement magnifique.

Coucher de soleil sur le Princess Seaways

Arrivée à Ijmuiden aux Pays-Bas : un paysage portuaire industriel

Je me réveille après une nuit paisible, grâce à une mer d’une tranquillité remarquable et à mon lit particulièrement confortable.

Je commence par une petit balade matinale pour prendre l’air sur le pont.

Au réveil

Les passagers de la classe Commodore sont invités à se rendre dans une petite salle à manger privative pour y prendre leur petit-déjeuner, en toute intimité, inclus dans le prix du billet.

Petit dej Classe Comodore

À l’approche du port, le soleil se cache petit à petit sous une brume marine. Mon regard est attiré par un navire à la silhouette inhabituelle : un roulier géant, spécialisé dans le transport de véhicules. Ce mastodonte flottant, de conception récente, est optimisé pour une propulsion au méthanol ou à l’ammoniac, visant à réduire drastiquement les émissions de CO₂. Le Höeg Australis que je vois passer peut embarquer jusqu’à 9 100 véhicules !

Roulier vers Ijmuiden

IJmuiden n’est certainement pas la porte d’entrée la plus séduisante des Pays-Bas. Ville portuaire fondée au XIXe siècle à l’embouchure du canal de la mer du Nord, elle s’est développée autour de son port industriel, de la pêche et des hauts-fourneaux de Tata Steel, toujours en activité. Mais vu du navire, ce paysage de silos, de grues et de cheminées possède une certaine puissance esthétique.

Accostage Princess Seaways

Le Princess Seaways engage alors une manœuvre impressionnante : une longue marche arrière dans une darse étroite, parfaitement maîtrisée par l’équipage. Je suis bluffé par la précision du capitaine.

Docking maneuvers of Princess Seaways in Ijmuiden

Accostage Princess Seaways

Après un passage à l’immigration un peu long — le ferry affiche complet, ce matin-là —, je monte dans la navette mise en place par DFDS, qui me conduit en une trentaine de minutes à la gare centrale d’Amsterdam, en longeant les quartiers résidentiels de la banlieue ouest.

Princess Seaways

Retour avec Eurostar d’Amsterdam à Paris : un air de Thalys!

Amsterdam est une ville que je connais très bien : j’y ai vécu pendant cinq ans. J’y ai consacré une série d’articles où je partage mes conseils pour la découvrir au mieux :

Cette fois, je n’y fais qu’une courte halte avant de rentrer chez moi à Paris puisque la navette DFDS me dépose à la gare centrale à 11 h et que mon train pour Paris est prévu à 17 h 10. La vue sur l’Ij en sortant de la gare est toujours aussi séduisante.

L’un des grands plaisirs de revenir dans une ville familière, c’est de ne pas avoir besoin de guide, de retrouver immédiatement ses repères, de se sentir chez soi.

Je me promène dans mon ancien quartier, le long des canaux, pour revivre les bons souvenirs, les instants heureux passés ici. Quelques heures suffisent à renouer le fil, à ressentir à nouveau cette atmosphère unique qui fait le charme d’Amsterdam.

Amsterdam

Amsterdam 17 h 10 Paris 20 h 35 avec Eurostar

Lorsque j’habitais à Amsterdam, j’étais un grand habitué de la ligne Amsterdam-Paris, que j’ai empruntée plus d’une centaine de fois. J’ai d’ailleurs raconté, en 2022, comment se passe ce voyage dans un article dédié : « Voyage en Eurostar : sur les traces de l’Étoile du Nord ».

À l’époque où je résidais aux Pays-Bas, Thalys assurait les trains à grande vitesse entre le Bénélux et la France, tandis qu’Eurostar opérait les liaisons entre le continent européen et Londres. En 2022, les deux compagnies ont fusionné pour ne garder que la marque Eurostar.

Cette fois-ci, c’est la première fois que je voyage d’Amsterdam à Paris avec Eurostar et non plus Thalys. J’étais donc curieux de voir ce qui avait changé !

En 2021, j’avais été invité à la présentation des rames Thalys rénovées, que je décris dans cet article : « Ruby : un nouvel aménagement intérieur des Thalys ». Grande déception cependant : quatre ans après, la transition n’est toujours pas achevée, et je me retrouve dans une ancienne rame qui m’est très familière.

Retour en Eurostar Premier

Je voyage en classe « Eurostar Premier », comme lors de mon voyage aller entre Paris et Londres. Le principal avantage est de bénéficier d’un repas et de boissons à volonté, y compris du champagne — une nouveauté — ainsi que des vins. On me propose le service à 17 h 30, juste après le départ de Schiphol. Un horaire parfait pour la clientèle néerlandaise, mais beaucoup trop tôt pour un Français ! L’hôtesse m’informe cependant qu’un autre repas sera servi après Bruxelles, ce qui me convient mieux.

Mais surprise ! Après Bruxelles, le steward qui a remplacé l’hôtesse m’avertit que les repas sont réservés aux voyageurs montés à Bruxelles. Heureusement, il lui reste un plateau supplémentaire, et je peux donc profiter de mon dîner mais Eurostar gagnerait à mieux informer ses clients en amont sur l’offre restauration qui leur est proposée. Du temps où je voyageais avec Thalys, je recevais deux prestations distinctes : une collation et un repas, sur les deux tronçons Amsterdam-Bruxelles puis Bruxelles-Paris.

Sinon, le voyage se déroule agréablement. Même si le train commence à montrer son âge, je retrouve avec plaisir le fauteuil confortable et l’ambiance rouge et bordeaux reposante que j’appréciais à l’époque.

Toujours fidèle à l’héritage Thalys !

Finalement, peu de choses ont changé avec la transformation de Thalys en Eurostar, ce qui me satisfait plutôt. Mon article de 2022 reste donc toujours d’actualité pour une version plus détaillée de ce quoi ressemble un trajet Amsterdam – Paris.

J’arrive à l’heure à Paris Gare du Nord pour conclure ce beau voyage en Écosse, sorti de l’ordinaire grâce au train et au ferry.

D’Édimbourg à Paris avec le meilleur du transport maritime et ferroviaire

J’ai retiré beaucoup de satisfaction de ce retour original d’Édimbourg à Paris. Les deux compagnies ferroviaires empruntées — LNER entre Édimbourg et Newcastle, et Eurostar entre Amsterdam et Paris — offrent toutes deux un service de grande qualité.

La traversée en ferry entre Newcastle et IJmuiden, avec son ambiance de croisière, constitue un véritable plus lors de ce voyage.

Certes, le prix payé est plus élevé qu’un aller-retour en avion, mais, comme à l’aller lors de mon trajet Paris — Londres — Fort William, j’ai transformé mon voyage, tant à l’aller qu’au retour, en moments de plaisir et de découvertes, avec des paysages variés et magnifiques vus depuis la fenêtre de mon train ou depuis le pont de mon bateau.

Ce n’est plus du simple transport, mais une véritable expérience de voyage que j’ai vécue !

Auteur à bord du Princess Seaways

Commentaires

1 commentaire

  1. Et bien ce voyage est fini ….. j’attends le suivant …. En attendant je vais me plonger dans d’autres aventures …
    Merci et bravo !

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