Mon histoire

Mon histoire commence par celle de mes parents puisqu’ils étaient eux-mêmes des voyageurs. Le voyage familial originel date d’il y a 7 décennies…

Avant ma naissance

En 1951, ma mère entreprit un périple vers Tahiti. Ce fut le voyage originel de la famille. Le premier qui fera partie de notre imaginaire collectif !

Elle devint ensuite, à la fin des années 50, hôtesse de l’air à Air Algérie. Elle vola sur DC3, Constellation et les premières Caravelles. Elle fut basée à Alger alors que le pays se battait pour obtenir son indépendance. Le transport aérien gardait encore un parfum d’aventures et les badauds prenaient d’assaut les terrasses d’Orly pour voir décoller les avions.

Mon père descend aussi des airs puisqu’il était parachutiste ! Un soir, sur le parking de l’aéroport de Toulouse, il demanda ma mère en mariage.

L’aérien, le nomadisme et le voyage étaient donc, dès le début, inscrits dans notre patrimoine familial.

Les années 60

Je suis né à Strasbourg. Là-bas, ce sont les cigognes, des oiseaux migrateurs entre l’Afrique et l’Europe, qui amènent les bébés ! J’aime bien cette légende J

Puis, j’enchaîne les déménagements. À l’âge de 12 ans, j’ai déjà changé dix fois de maison pour suivre, aux quatre coins de la France, les chantiers où mon père travaillait en tant qu’ingénieur. Il se dit que j’étais toujours apaisé lors de nos trajets sur les routes françaises dans la Peugeot 404 paternelle !

Je me souviens, avec beaucoup de détails et d’émotion, de mon baptême de l’air sur une caravelle d’Air France à l’âge de quatre ans. Nous montions en famille de Marseille, où nous habitions, pour présenter ma sœur, encore nouveau-née, à mes grands-parents à Paris.

Et comme beaucoup d’enfants de ma génération je jouais avec un Concorde téléguidé et des trains électriques. « Je m’voyais déjà » comme le chantait Aznavour !

Les années 70

Après un bref séjour de quelques mois en Belgique nous sommes partis habiter en Algérie plus précisément à Skikda. Mon père avait su nous vendre ce voyage comme quelque chose d’exceptionnel que nous allions vivre. C’est ainsi que nous nous sommes rendus à Orly, dans un état de surexcitation avec ma sœur, pour embarquer sur un vol vers Annaba. Le commandant de bord était un ancien collègue de ma mère. Lorsque le petit garçon de 8 ans que j’étais, s’est retrouvé sur ses genoux à manœuvrer le manche à balai de la Caravelle une vocation est née ! Je voulais être pilote !

À Skikda, nous habitions près d’un aéroport qui venait d’être désaffecté. Aussi je pouvais faire du vélo sur la piste d’atterrissage. Mais dans ma tête, je m’envolais ! Bien que mes parents m’eussent donné des limites à ne pas franchir, je suis parti bien vite à la découverte des forêts de chêne-liège qui s’étendaient au loin. Pour les vacances, nous allions visiter le pays. Ma découverte du désert à Touggourt reste comme un grand moment. L’envie d’explorer la planète Terre était déjà là. Je passais des heures à décrypter l’indicateur horaire d’Air France.

Puis, ce fut le retour en France en région parisienne. Mon père changea de poste pour diriger le service travaux au siège de son entreprise. Les chantiers étant situés à travers le monde il voyageait beaucoup. Chacune de ses arrivées était une fête avec les nombreuses anecdotes qu’il nous rapportait de ses déplacements. Il y avait également l’attente pendant ses absences, car les moyens de communication étaient très limités.

Les années 70 furent aussi les séjours linguistiques dans des familles en Grande-Bretagne puis aux États-Unis. Apprentissage de l’anglais et de façon de vivre différente.

En 1979, mon père fut muté en Jordanie à Aqaba pour trois ans. Ma sœur et moi étions restés en France pour nos études et nous y allions pour les vacances. Ce furent de nouvelles découvertes avec le désert du Wadi Rum et la citée Nabatéenne de Pétra.

Les années 80

C’est la décennie de mes études universitaires et de mon entrée dans la vie active.

Par une chance extraordinaire, je décrochais un job de conducteur de voiture-lit. Presque tous les week-ends, je travaillais dans des trains de nuit à Copenhague, Rome, Bourg Saint Maurice, Nice ou Madrid. Outre la découverte de villes en Europe cela me permit de rencontrer de nombreuses personnes, clients ou collègues. Ce fut une belle aventure humaine qui me marqua peut-être plus que mes études !

Pendant les vacances, je partais accompagner des groupes pour Nouvelles Frontières en Égypte, puis au Yémen, au Kenya, en Tanzanie et en Grèce. Confrontée à des clients exigeants, l’expérience fut parfois difficile pour un jeune de 20 ans novice mais elle me mit tout de suite dans le bain du voyage au long cours.

Enfin la dernière année de mes études se passa aux États-Unis, plus précisément à Philadelphie. Une nouvelle expatriation, mais cette fois-ci, sans les parents !

Mon rêve de gamin aurait dû m’amener à devenir pilote ou steward. Un handicap auditif m’en a empêché. Mais grâce à mon cursus universitaire plutôt généraliste et orienté commerce, et à ma ténacité, une compagnie aérienne m’embaucha comme cadre marketing. Et pas n’importe laquelle : UTA ! Elle ne possédait que 11 avions, mais volait vers l’Afrique, l’Asie et l’Océanie. Que des destinations qui faisaient rêver.

En septembre 1986, j’ai donc commencé à la direction fret d’UTA. Ma première mission fut d’aller faire une étude de marché en Nouvelle-Calédonie, à l’autre bout du monde ! J’avais des étoiles plein les yeux.

Ma sœur fera un voyage initiatique d’un an en Asie à 22 ans. Nous nous retrouverons en mai 89 sur la place Tiananmen et nous serons les témoins d’un événement majeur de l’histoire de la Chine.

Les années 90 et 2000

Ces deux décennies se ressemblent. Trentenaire puis quadra, ce sont les années de ma vie professionnelle dans sa maturité. J’occupais plusieurs postes au marketing tant dans l’activité cargo que passager. J’eus la chance de faire de nombreuses missions à travers le monde. J’ai également bénéficié au maximum des avantages d’Air France, qui était devenue mon nouvel employeur en rachetant UTA, pour découvrir notre belle planète pendant mon temps libre.

Mon père décéda en 1993, un peu trop tôt, à 62 ans. Un événement marquant puisque je n’avais que 31 ans.

Je rencontrai, en 1995, Jean-Philippe, mon futur mari. Tout aussi passionné de voyages que je le suis, nous en ferons des extraordinaires, comme la traversée de la Sibérie en train, des randonnées dans les Andes, des croisières sur une goélette en Indonésie ou un vol en Concorde !

Ma sœur se lancera comme photographe indépendant. De ses photos de voyage, elle créera des paysages imaginaires, fruit de son observation de l’évolution du monde.

Les années 2010

Dernière partie de ma carrière aérienne. Finalement, la vie professionnelle n’est qu’un voyage. On arrive à destination un peu trop vite !

Deux expatriations marquent cette décennie.

La première en Suède pour Air France et KLM. J’aurai un coup de foudre pour Stockholm qui deviendra ma ville de cœur avec Paris.

Puis, Amsterdam, où je resterai cinq ans comme directeur de la Communication pour SkyTeam. Un dernier poste passionnant où je serai confronté à plusieurs cultures grâce aux 19 compagnies membres de l’alliance. Mon rôle consistait à obtenir un consensus entre des peuples aussi différents que les Saoudiens, les Argentins, les Russes, les Chinois, les Américains, les Néerlandais, les Kenyans ou les Français !

Les années 2020, et après!

Elles commencent par un grand bouleversement puisqu’après 34 années de transport aérien je quitte Air France et SkyTeam. Départ qui coïncide avec l’arrivée du COVID et une crise d’une ampleur inédite et d’une violence inouïe pour le transport et le tourisme.

À la recherche de nouvelles opportunités professionnelles, je crée ce blog de voyage. C’est une aventure qui débute avec des pages qui restent à écrire. Et toujours des voyages, mais dans un contexte qui évolue.

La décennie qui commence sera certainement bien différente de celles que j’ai déjà vécues, mais elle promet d’être aussi riche ! On parle de plus en plus de faire renaitre les trains de nuits en Europe. Ce moyen de transport qui accompagna ma jeunesse redevient à la mode. Un signe encourageant pour le senior que je suis devenu !