Stockholm — Copenhague via Göteborg en train
Il existe un service direct en train entre Stockholm et Copenhague qui met cinq heures.
Mais à cause de travaux sur la voie j’ai dû passer par Göteborg pour aller à la capitale danoise. Un chemin des écoliers qui s’est révélé bien plus intéressant que le trajet habituel !
Mon voyage en train Paris – Stockholm – Copenhague – Paris
J’ai habité à Stockholm dans le passé et c’est une ville que j’apprécie à cause de son cadre naturel fantastique, à la croisée d’un lac et de la mer, et du style de vie de ses habitants. J’y retourne depuis régulièrement et toujours avec beaucoup de plaisir.
Jusqu’à présent, j’y suis toujours allé en avion, mais, cette fois-ci, j’avais envie d’essayer de m’y rendre en train pour avoir l’occasion de visiter en cours de route les villes d’Hambourg et de Copenhague et en plus pour des raisons écologiques, car c’est le mode de transport qui émet le moins de CO2. J’étais donc curieux de tester le transport en train entre les deux capitales.
Voyager en train demande une autre approche du temps. L’objectif n’est plus d’aller d’un point A à un point B le plus vite possible, mais le plus agréablement. Pour cette raison, j’ai donc décidé de faire deux trajets différents entre l’aller et le retour avec des arrêts touristiques plus ou moins longs.
À l’aller, je suis passé par Hambourg et j’ai pris le train de nuit Hambourg – Stockholm. Je le raconte dans un premier article « Paris – Stockholm en train ».
Au retour, j’avais envie d’essayer un autre parcours en passant par Göteborg et Copenhague et en prenant uniquement des trains de jours. Je le raconte en deux temps :
– Le trajet Stockholm – Copenhague via Göteborg, Helsingborg et Helsingør dans cet article.
– Le trajet Copenhague – Paris via Hambourg et Francfort qui fait l’objet d’un second article et dans lequel je fais aussi le bilan de mon périple ferroviaire Scandinave.
La distance entre Paris et Stockholm est de 2000 km de distance. Naïvement, je pensais que ce serait un voyage facile à organiser, car nous sommes dans la région du monde avec l’un des réseaux ferroviaires le plus développés.
Nous allons voir cependant qu’il faut bien se préparer et savoir être souple pendant la réalisation du périple. Mais si vous suivez mes conseils dans l’article « Aller en Scandinavie en train : guide pratique » que j’ai écrit sur le sujet c’est à la portée de tout le monde.
Tous les textes en couleur corail indiquent un lien interne ou externe.
Stockholm 8h34 — Göteborg 11h40
J’avais prévu de prendre le train direct de Stockholm à Copenhague pour mon retour. Les SJ, les chemins de fer suédois, opèrent la ligne avec le fleuron de leur flotte, les trains pendulaires X2000, en environ cinq heures. C’est un train qui a été pensé pour augmenter la vitesse sur des lignes classiques grâce à sa conception aérodynamique et ses bogies spéciaux.
Mais nous sommes un dimanche et les SJ en profitent pour faire des travaux de maintenance sur les voies car, ce jour là, le trafic est plus faible.
Au moment où je souhaite faire la réservation, aucun train direct n’est programmé : « not available : track work is planned » est ce qui s’affiche sur le site des SJ face aux trains que je souhaite prendre !
Je dois me débrouiller autrement et je me dis que c’est l’occasion d’effectuer un peu de tourisme puisque je n’ai pas d’impératif horaire pour rejoindre Copenhague du moment que j’y arrive le soir même. J’irai à Copenhague en quatre étapes, dont une, en bateau !
- Stockholm – Göteborg
- Göteborg – Helsingborg
- Helsingborg – Helsingør en ferry
- Helsingør – Copenhague
Le X2000 : le fleuron des Statens Järnvägar (SJ)
Mon premier train m’emmène à Göteborg, la deuxième plus importante ville de Suède et, par chance, il me permet d’emprunter le fameux X2000 que je souhaitais prendre sur le trajet direct Stockholm – Copenhague.
Bien que vendu en tant que train à grande vitesse, le X2000 met trois heures pour couvrir les 398 km de la ligne avec une vitesse maximale de 200 km/h. Avec moins de 11 millions d’habitants pour un pays à peine plus petit que la France, la Suède a une faible densité de population. Elle ne peut donc se permettre d’investir sur des lignes à très grande vitesse comme la France. La rentabilité serait bien trop insuffisante.
Depuis mon départ de Paris, j’ai eu la chance d’avoir un temps exceptionnellement beau, mais c’est sous une pluie battante que je quitte Stockholm. Est-ce un signe de tristesse de devoir laisser ma ville de cœur derrière moi ?
Une belle cabine chaleureuse
Le train est très confortable avec des sièges moelleux recouverts d’un joli tissu gris avec une petite touche de vert. Les cloisons sont en bois clair, ce qui donne une ambiance chaleureuse. En termes d’harmonie cabine, le X2000 est clairement le gagnant de tous les trains que j’ai pu prendre lors de mon périple vers la Suède.
En Première, le fauteuil est large, moelleux et s’incline généreusement.
Seul bémol : certaines places sont aveugles, car les trumeaux sont très importants entre chaque fenêtre. Heureusement, les SJ offrent la possibilité de choisir son siège sur plan, mais il faut être un peu expert et faire des recherches sur internet pour les trouver !
Une charmante hôtesse m’offre un petit-déjeuner qui est inclus dans le prix de ma réservation. Il est tout à fait correct et je ne comprends pas pourquoi les SJ ne proposent pas le même sur leur train de nuit Hambourg — Stockholm ?
Des boissons chaudes et des fruits sont proposés en libre-service pendant tout le trajet.
La voiture-buffet : un exemple pour la SNCF !
L’offre restauration de la voiture-buffet est large et il est appréciable de pouvoir choisir en libre-service ce que l’on souhaite.
Des places assises permettent de se restaurer sur place. De quoi apprécier un fika qui est une tradition suédoise consistant à prendre une pause café avec une collation, souvent accompagnée de discussions informelles. C’est un moment de convivialité et de détente qui a une grande importance dans la culture suédoise.
L’ensemble est réussi et j’aimerais avoir la même chose en France dans les TGV.
Göteborg : la deuxième ville de Suède
En arrivant à Göteborg, la pluie cesse de tomber. Je suis content, car je vais pouvoir me balader en ville avant de prendre mon prochain train.
Göteborg est la deuxième ville du pays et le premier port de Suède. J’ai un peu moins de deux heures pour découvrir le centre-ville dont une grande partie des rues sont piétonnes.
Nous sommes dimanche et il y a foule dans les magasins. Je me contente de flâner au hasard de mon inspiration et faire quelques photos. Je passe à côté du marché central et des anciennes douves qui sont devenues une paisible rivière le long d’un parc.
Avec son architecture très fonctionnelle et un cadre moins spectaculaire Göteborg est moins séduisante que Stockholm, mais la ville est agréable et est plutôt verte.
Je termine ma mini découverte de la ville par l’immense centre commercial Nordstan qui se situe juste à côté de la gare.
Göteborg est aussi la porte d’entrée pour visiter son archipel qui est très pittoresque. Des ferries permettent de s’y rendre, mais il faut dans ce cas rester deux ou trois jours pour en profiter. Je le garde dans un coin de ma tête pour un prochain voyage !
Göteborg 13h24 — Helsingborg 15h18
Pour aller de Göteborg à Copenhague, j’ai le choix entre deux possibilités :
- Soit passer directement par Malmö et prendre le pont-tunnel Öresund.
- Soit passer par Helsingborg, en Suède, et prendre le ferry jusqu’à Helsingør, au Danemark, puis le train vers Copenhague.
En temps de trajet, cela revient au même, car passer par Malmö oblige à un grand détour. L’avantage est de pouvoir bénéficier d’un transport direct avec le train régional Öresundståg en 3h50.
Je choisis la seconde option, car elle me semble plus fun avec la traversée en bateau. Elle me permet également de visiter la ville danoise d’Helsingør qui est réputée comment étant jolie.
Mon seul regret est que je ne verrais pas l’immense ouvrage d’art du pont-tunnel Öresund qui est, parait-il, spectaculaire.
Le SJ3000
Pour aller de Göteborg à Helsingborg, j’emprunte le train SJ3000. C’est le deuxième fleuron de la compagnie suédoise pour les lignes qui relient les plus grandes villes de province du pays.
Je voyage en Première classe et je retrouve la même décoration réussie que dans mon premier train. Ma surprise est de découvrir que les fauteuils sont plus étroits et à quatre de front, comme en seconde classe, au lieu de trois. Je ne comprends pas trop ce choix des SJ ?
La seule véritable différenciation entre la Première et la Seconde est de disposer de boissons fraiches et chaudes en libre-service et de pouvoir commander à l’avance son repas servi à la place par une hôtesse ou un steward. Celui qui m’est proposé est un sandwich ouvert avec des crevettes pour dix euros. Il est plutôt bon.
Le paysage traversé est légèrement vallonné et plus agricole que dans le centre. On aperçoit régulièrement la mer avec une côte sauvage.
Je quitte mon train à Helsingborg. Cette ville est peu réputée sur le plan touristique aussi je ne m’y attarde pas et je me dirige tout de suite vers le port maritime.
Helsingborg 15h40 — Helsingør 16h
Ce ne sont pas moins de 55 traversées dans chaque sens qui sont opérées par la compagnie Forsea toutes les 20 minutes entre les deux ports de Helsingborg et Helsingør !
Le port maritime est attenant à la gare et la correspondance est ultra-facile. Les avantages de l’espace Schengen font que nous pouvons changer de pays sans même nous en apercevoir. C’est quelque chose que nous devrions méditer, car il y a encore seulement trois décennies en arrière j’aurais dû passer des contrôles douaniers et d’immigrations. Voyager en train aujourd’hui permet de mieux réaliser les bénéfices que l’Union européenne nous a apporté.
J’ai toujours adoré les départs en bateau qui sont synonymes de grandes évasions. Cette fois-ci le trajet ne dure que vingt petites minutes, mais c’est suffisant pour commencer à rêver !
Traversée avec le bateau électrique Aurora
Mon bateau, le Aurora, est à propulsion électrique. C’est plutôt rare dans le transport maritime et il faut le souligner. Cela a été rendu possible par le rythme très régulier des traversées qui sont elles-mêmes courtes.
Juste avant l’arrivée à Helsingør, on aperçoit le château de Kronborg entouré d’une muraille. Dans son histoire il fut palais royal construit par Frédéric 2, mais aussi prison et forteresse militaire. Il faut dire que le détroit entre le Danemark et la Suède a joué un rôle clé dans le passé, car il contrôlait l’accès à la mer Baltique.
Helsingør : la ville de Hamlet
Si les touristes viennent à Helsingør c’est naturellement pour visiter son château, mais la ville est aussi charmante et offre la possibilité d’une plaisante promenade.
Comme à Helsingborg, la gare est attenante au port du ferry. Après avoir mis mon sac à la consigne, je pars à la découverte d’Helsingør.
Le centre-ville est constitué de nombreuses maisons du XVII et XVIIIe siècle. Il est tout petit, mais agréable à arpenter.
Je continue vers le port, les anciens docks et le château de Kronborg que je ne peux admirer que de l’extérieur, puisque j’arrive trop tard pour le visiter. De même pour le musée maritime qui, paraît-il, est étonnant, car installé dans une cale sèche désaffectée. Je me dis que j’aurais, peut-être, dû prévoir une nuit supplémentaire à Helsingør. J’ai le sentiment d’aller trop vite dans mon voyage pourtant déjà pas rapide ! C’est plutôt bon signe, car il vaut mieux un goût de trop peu que de trop !
Pour les amateurs de théâtre, il est intéressant de savoir que le château de Kronborg est le cadre de la pièce « Hamlet » de Shakespeare.
Ma balade dans Helsingor dure environ deux heures. J’aurais pu rester plus longtemps, mais je commence à fatiguer et j’ai envie d’arriver à ma destination finale.
Helsingør 18h03 — Copenhague 18h49
La dernière étape de mon trajet ne me prend que 46 minutes pour rejoindre la capitale danoise. C’est un train régional qui, en cette fin de journée dominicale, est presque vide. En Première classe je suis le seul voyageur !
Öresundståg en collaboration avec les Danske Statsbaner (DSB)
C’est le même train que j’aurais pu emprunter de Göteborg à Copenhague opéré par Öresundståg en collaboration avec les DSB, les chemins de fer danois. Pour près de quatre heures de trajet, j’aurais trouvé le confort et le manque de services de restauration un peu limite, mais pour une liaison régionale cela me convient tout à fait.
Le fauteuil, à quatre de front comme en seconde, mais avec un pas plus large, est très réussi et offre un bon confort.
En ce jour de juin ensoleillé, les paysages traversés, avec la mer turquoise au loin, font rieurs et avec un air presque méditerranéen comparé à la Suède.
Mon train s’arrête de nombreuses fois, dont une à Humlebæk, qui abrite le musée d’art moderne Louisiana. Il est considéré par certains comme l’un des plus beaux musées d’Europe. Cela me fait vraiment regretter d’avoir fait le parcours Stockholm — Copenhague en un jour seulement au lieu de deux ! Comme quoi on a toujours intérêt à voyager le plus lentement possible !
Depuis Stockholm, j’aurais mis dix heures et quinze minutes au lieu des cinq heures cinq minutes habituelles du trajet direct en X2000.
Si les SJ n’avaient pas eu leurs travaux de maintenance qui les ont amenés à supprimer les trains directs ce jour-là, je n’aurais pas eu l’idée de m’arrêter à Göteborg et à Helsingor et de prendre un bateau. Mais grâce à cet imprévu, ce qui aurait dû être un simple transfert entre les deux capitales a été une excursion avec de nombreuses découvertes. Merci les SJ !
Copenhague : la capitale des vélos
Mes souvenirs de Copenhague remontaient aux années 80 lorsque je travaillais dans les voitures-lits et que j’assurais le train de nuit Paris — Copenhague. Autant dire qu’ils sont lointains, je décide donc de rester trois jours pour mieux découvrir la ville.
Dans de nombreuses études, le Danemark ressort comme l’un des pays où ses habitants sont les plus heureux. J’étais curieux de comprendre pourquoi en visitant sa capitale. Une halte passionnante, mais aussi contrastée que je raconterai bientôt dans un article dédié. Patience !
Je raconte la suite de mon voyage retour dans l’article « Copenhague – Paris en train ».
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