Paris à Londres en train et ferry via Dieppe et Brighton
Je voulais découvrir Londres autrement qu’en avion ou en Eurostar, en privilégiant des moyens de transport plus authentiques.
J’ai donc choisi un itinéraire original en train et ferry entre Paris et Londres, avec des arrêts à Dieppe et Brighton.
Ce voyage n’est que le début d’un périple qui m’a finalement mené de Paris jusqu’en Irlande. Découvrez mon récit à travers une série d’articles, dont celui-ci est le premier.
Mon voyage entre Paris et Dublin en Train et Ferry
J’aime bien faire le parallèle entre la création d’un voyage et celle d’une sculpture. On part d’une idée brute, aller en Irlande, et on l’affine en réalisant des choix sur le trajet et les visites souhaitées. À la fin, on obtient un voyage très personnel dans lequel on a investi de soi, un peu comme une œuvre d’art.
Je voulais aller en Irlande, mais en évitant de prendre un avion qui m’aurait parachuté sur place en moins de deux heures, sans la moindre transition.
Je désirais également prendre le temps d’y aller en privilégiant le confort et le plaisir des moments de transport qui, selon moi, font partie intégrante du voyage.
L’Irlande étant une île, j’ai donc combiné le train et le bateau pour m’y rendre, en faisant quelques arrêts touristiques sur mon trajet.
Je raconte mon voyage en quatre articles successifs :
Tous les textes en couleur corail indiquent un lien interne ou externe que je vous invite à cliquer.
Comment ai-je conçu mon voyage ?
En préparant mon voyage, j’ai découvert qu’il existe un nombre important de possibilités pour se rendre en ferry jusqu’en Irlande, que ce soit en passant, ou non, par la Grande-Bretagne comme cette carte l’illustre bien (en orange : liaisons France Grande-Bretagne, en vert : liaisons France Irlande, en bleu : liaisons Irlande Grande-Bretagne).
De plus, la majorité des ports ne sont pas très loin de gares et atteignables en train.
J’ai donc passé un bon moment à examiner chacune des options avant de me décider pour celles qui me séduisaient le plus. J’ai dû aussi en éliminer quelques-unes, car certaines liaisons n’acceptent pas les piétons sans véhicules. C’est le cas de Calais Douvres par exemple.
Je privilégie des traversées en bateau les plus longues possibles
Le maritime sera le fil conducteur de mon voyage. La Grande-Bretagne et l’Irlande sont des îles avec une histoire maritime forte. L’une comme colonisatrice, l’autre comme terre d’émigration. Je voulais ressentir ces émotions de bateaux qui partent.
Pour ce voyage, j’ai choisi les plus longues traversées en bateau afin de me donner l’impression de faire une croisière.
À Londres, la seule ville de mon parcours à l’intérieur des terres, j’ai axé ma visite sur la Tamise qui permet à la capitale britannique de se proclamer maritime.
J’en ai profité pour visiter les nombreux musées maritimes sur mon trajet. Sans le savoir au moment de planifier mon voyage, j’ai rencontré à plusieurs reprises un célèbre bateau : le Titanic !
Je choisis de prendre les trains du quotidien, mais avec le confort
Entre deux ferries, j’ai effectué des trajets en train ordinaires pour mieux m’imprégner de la vie des locaux. J’ai voulu éviter de prendre l’Eurostar Paris-Londres, confortable et pratique, mais manquant de charme avec ses nombreux banquiers !
J’ai privilégié le confort, que ce soit en première classe en train, en cabine ou salon VIP en ferry, chaque fois que cela était possible.
L’objectif était que le transport soit une source de plaisir et non de stress. La qualité de mes transports était aussi importante pour moi que les villes que j’ai visitées. Certes, c’était un peu plus cher, mais comme je le détaille dans la rubrique « Conseils pratiques » cela reste abordable.
Dormir chez l’habitant
À l’exception de Liverpool, où je suis allé à l’hôtel, j’ai toujours dormi chez l’habitant en louant une chambre. Cela m’a permis de faire des rencontres très sympas avec mes hôtes et pour un coût plus raisonnable qu’à l’hôtel.
Enfin, je construis le circuit qui me fait rêver !
Mon voyage a duré 12 jours et voici comment je l’ai construit ainsi :
Jour 1 : Paris — Dieppe via Rouen en train (3 heures)
Jour 2 : Dieppe — Newhaven en ferry (4 heures) puis Brighton que je rejoins en bus (1 heure)
Jour 3 : Brighton – Londres en train en fin de journée (1 heure 15)
Jour 4 et 5 : Londres
Jour 6 : Londres — Liverpool en train le matin (2 heures 15)
Jour 7 : Liverpool — Belfast en ferry (8 heures)
Jour 8 : Belfast — Dublin en train en fin de journée (2 heures 10)
Jour 9 et 10 : Dublin
Jour 11 : Départ de Dublin en ferry de nuit
Jour 12 : Arrivée à Cherbourg le matin (18 heures) et retour à Paris en train en fin de journée (3 heures 20)
À l’exception de Londres, toutes les villes de mon parcours étaient nouvelles pour moi. À l’inverse du ferry, les trajets en train sont courts et me laissent du temps pour visiter les différentes étapes de mon itinéraire.
Jour 1 : Paris — Dieppe en train
C’est le jour du départ ! Mon voyage commence à la gare Saint-Lazare à Paris en début d’après-midi.
La gare Saint-Lazare : un passé prestigieux révolu
Cette gare parisienne doit son prestige à son histoire. Elle fut la première Parisienne en 1837 avec le tout nouveau service ferroviaire vers Saint-Germain-en-Laye.
Pendant un temps, elle faisait rêver avec ses trains rejoignant les ports de la Manche, Le Havre, Cherbourg et Dieppe, pour permettre des correspondances avec les ferrys vers la Grande-Bretagne et les transatlantiques vers l’Amérique du Nord.
L’hôtel Terminus, construit juste devant, était l’un des plus luxueux et modernes de la capitale et surtout fréquenté par l’élite mondiale qui voyageait entre l’Europe et l’Amérique.
Grâce à une passerelle entre l’hôtel et la gare, la clientèle accédait discrètement à de luxueux trains, comme le New-York Express, qui se rendait à Cherbourg rejoindre les prestigieux navires de la Cunard ou de la White Star Line, ou au Havre pour les bateaux de la Compagnie Générale Transatlantique.
Ce passé est bien révolu et aujourd’hui la gare Saint-Lazare ne dessert plus que la banlieue ouest et la Normandie avec des trains tout à fait ordinaires. Aucun TGV ni train international ! L’hôtel Terminus est devenu l’anonyme Hilton Paris Opéra.
Aller à Dieppe depuis Paris nécessite un changement de train !
Il est 15 h et c’est donc dans un TER (Transport Express Régional), sous la marque Nomad, que je commence mon voyage vers Dieppe, mon premier arrêt. Soyons honnêtes, même si le rêve n’est plus là, le train à double niveau est moderne et confortable, c’est un Omnéo Premium. Je passe un bon moment dans mon fauteuil en première classe. Après deux heures de trajet, je dois cependant descendre à Rouen, car, aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’existe plus de train direct entre Paris et Dieppe !
Je continue dans un petit train de banlieue sur une des dernières lignes non électrifiées de la SNCF qui met une heure pour rejoindre Dieppe que j’atteins à 18 h 47. À mon arrivée, la gare semble tellement peu utilisée de nos jours que les herbes ont envahi les voies de chemin de fer !
Jusqu’en 1994 c’était bien différent. Le train allait vers une autre gare située au port : Dieppe-Maritime. Le transfert train bateau était très court.
Source : garesettrains.canalblog.com
Aujourd’hui, il faut prendre un taxi pour se rendre au port distant de quelques kilomètres au nord de la ville. Pour ma part, je décide de dormir une nuit à Dieppe pour découvrir cette ville que je ne connais pas. Mon hébergement, chez une dame qui loue des chambres dans sa maison, se situe à Neuville-lès-Dieppe, à mi-chemin entre la gare et le port.
Jour 1 : Visite de Dieppe, une ville méconnue, mais attachante
Bien que j’arrive assez tard en ville, nous sommes fin mai et les journées sont longues, j’ai donc quelques heures pour la visiter. Après une semaine de pluie sur le nord de la France, le temps semble se dégager et le soleil se montre enfin, un peu timide, mais avec une jolie lumière. Ce sont de belles conditions pour partir découvrir Dieppe à pied !
L’image que j’avais de Dieppe n’était pas très bonne : un port de pêche industriel sans charme particulier. Eh bien, je m’étais trompé ! Voyager c’est aussi se laisser surprendre et ne pas se fier à ses préjugés.
Dieppe a connu son apogée au début du XXe siècle. Ce fut la première station balnéaire de France et même le roi Léopold II de Belgique y venait en vacances. Depuis, elle est devenue une petite ville de province un peu endormie.
Les quatre ports de Dieppe
J’ai d’abord une splendide vue aérienne de la ville depuis l’esplanade Emmanuel Marchand, qui est juste à côté de ma maison d’hôtes. On découvre les quatre ports de Dieppe : le port des ferrys à droite, le port de plaisance en face et, un peu plus loin à gauche, les ports de commerce et de pêche.
Je continue le long de la falaise et je redescends, à travers le joli quartier du Pollet avec ses maisons de pêcheurs typiques, vers le pont Colbert. D’après mes informations, il a été mis en service en 1889, construit en fer, et il est tournant pour permettre le passage des bateaux. C’est le monument historique de Dieppe. Mais je ne le verrai pas, car il a été entièrement démonté pour être rénové. Je devrai revenir mi-2025 pour le voir. En attendant, une passerelle provisoire a été mise en place pour les piétons.
Je me balade ensuite autour du port de plaisance puis le long du quai Henri IV bordé de nombreux restaurants. Nous sommes samedi soir et les trois ou quatre restaurants bien notés sont pleins. Je me contenterai d’un rapide plat de moules frites pour profiter au maximum de ma balade !
Les falaises de Dieppe et son château
Après mon diner je me dirige vers le front de mer. De façon surprenante, il est bordé d’une large esplanade et la plage de galets semble lointaine. Les maisons bourgeoises cossues côtoient des immeubles de médiocre facture. C’est l’héritage de la Seconde Guerre mondiale, car Dieppe a beaucoup souffert des bombardements allemands. À cet endroit, un événement tragique a eu lieu le 19 août 1942. Les Alliés ont tenté une incursion à Dieppe avec une majorité de soldats canadiens dont 2000 trouvèrent la mort. Une stèle est là pour le rappeler.
Le château de Dieppe, datant du XVe siècle, domine fièrement la ville. C’est aujourd’hui un musée avec une très belle collection d’objets en ivoire.
Au loin, je vois de magnifiques falaises de craie que l’on retrouve jusqu’à Étretat. Malheureusement, comme elles s’effritent, il n’est plus possible de s’y balader en dessous, car c’est devenu trop dangereux.
Je termine ma promenade par le centre historique et son élégante avenue piétonne. Il est 23 heures et la lumière du soir se fait mystérieuse.
Je rentre ensuite à ma maison d’hôtes pour une bonne nuit réparatrice.
Jour 2 : Dieppe — Newhaven en ferry
J’aime les horaires de mon ferry ! L’heure de départ prévue à midi me laisse le loisir de faire la grasse matinée et de partir à mon aise. Je suis toujours vigilant à essayer, autant que possible, d’éviter les horaires impossibles que nous imposent parfois les transporteurs, qu’ils soient aériens, maritimes ou terrestres !
Depuis ma maison d’hôtes, je vais à pied au terminal du ferry distant d’une quinzaine de minutes. Comme pour tous les bateaux que je prendrai, les piétons sont très minoritaires, car l’essentiel de la clientèle est constitué d’automobilistes, de camping-cars et de camions. Nous sommes une vingtaine et c’est un bus qui nous emmène du terminal au ferry.
Bienvenue à bord du Côte d’Albâtre
Aujourd’hui, nous montons à bord du Côte d’Albâtre exploité par la compagnie DFDS. J’aime la sensation d’espace à bord des bateaux, contrairement à l’avion ou au train où il est beaucoup plus restreint.
Nous partons dans le brouillard, ce qui crée une atmosphère un peu mystérieuse.
Pendant les quatre heures de traversée, nous croisons de nombreux cargos, car nous naviguons sur l’un des axes maritimes les plus fréquentés de la planète.
Les Seven Sisters nous accueillent en Angleterre
Terre ! Après quatre heures de traversée, les majestueuses falaises des « Seven Sisters » nous annoncent que nous atteignons Newhaven. Il fait maintenant un soleil radieux, presque estival.
Le port est encastré dans l’embouchure de la petite rivière Ouse. De loin, je me demande même comment notre ferry a fait pour y entrer, tellement le chenal semble étroit !
Le débarquement se fait rapidement. Je continue, avec un bus à impériale, vers la cité balnéaire de Brighton, que je rejoins en moins d’une heure. Je m’installe à l’étage supérieur, au premier rang, d’où j’ai une vue spectaculaire sur le trajet.
Jour 2 et 3 : Visite de Brighton, une cité balnéaire au melting-pot détonnant
Grâce au décalage horaire entre la France et la Grande-Bretagne j’ai gagné une heure. Il est donc 16 heures quand je commence la visite de cette cité balnéaire étonnante.
Un dimanche ensoleillé de mois de mai à la plage
Il fait un temps magnifique et ensoleillé, je découvre donc Brighton dans les meilleures conditions. Nous sommes dimanche et je décide de passer le reste de l’après-midi et la soirée à déambuler le long de la digue, simplement pour observer les gens qui se détendent. La foule est cosmopolite et familiale. Il est amusant de voir que certains n’hésitent pas à se baigner joyeusement, tandis que d’autres conservent leurs pardessus et écharpes d’hiver !
L’Angleterre possède une riche culture musicale, et Brighton n’y échappe pas. De nombreux musiciens, plus ou moins connus, s’y produisent.
Les immeubles qui bordent la digue sont très variés, tant sur le plan esthétique que sur leur époque de construction. Une sorte de mât complètement disproportionné, l’I360, culminant à 138 mètres, défigure un peu le front de mer. Une énorme capsule en verre transporte régulièrement les touristes à son sommet pour leur faire découvrir la ville et la côte depuis les airs.
Brunswick Square offre une jolie perspective sur des immeubles de l’époque victorienne.
J’ai beaucoup aimé les structures rouillées du West Pier. Ce fut au début du XXe siècle un lieu de spectacles et de concerts. Les tempêtes et plusieurs incendies mystérieux l’ont réduit en 2003 à l’état de squelette très photogénique.
En face, sur Kings Road, se situe le Grand Hotel. Il symbolise l’ancienne Brighton, lorsqu’elle était une station balnéaire réservée à l’élite. C’est ici qu’en 1984, Margaret Thatcher a réchappé à un attentat à la bombe de l’IRA qui a causé cinq morts.
Je termine ma balade au Palace Pier, qui est emblématique de Brighton. Des machines à sous, des stands de barbe à papa ou de cornets de glace, ainsi que des manèges un peu désuets, font de cette jetée une agréable fête foraine permanente.
Balade en vélo vers Rottingdean
Le lendemain matin, je prends un vélo pour me rendre au charmant village de Rottingdean. Autrefois, c’était principalement un port de pêche. Aujourd’hui, son attrait est plutôt artistique et touristique. Je fais demi-tour en empruntant le « Undercliff Walk », qui longe de magnifiques falaises de craie jusqu’à la Marina de Brighton. Celle-ci est assez spectaculaire, car elle a été entièrement construite sur la mer dans les années 70. Elle est protégée par une énorme digue contre les tempêtes.
Juste après, je tombe par hasard sur la plage naturiste officielle de la ville. Elle a été inaugurée en 1979, comme la toute première du Royaume-Uni ! Les Anglais étant plus puritains, cela s’est produit bien après l’ouverture de plages similaires en France et en Allemagne.
North Laine : le quartier à la fois bobo et branché
Ensuite je retourne vers le centre-ville dans le quartier de North Laine pour déjeuner dans un café branché, entre les nombreuses boutiques vintages de mode ou de musique. Brighton est également réputée pour son street art, avec de multiples maisons peintes de façon très colorée.
L’extravagant Royal Pavillon
L’après-midi, je me dirige vers le Royal Pavillon, un édifice incroyable à visiter absolument. C’est un petit palais construit par le roi George IV, dans un style oriental mêlant influences chinoises et indiennes. J’ai beaucoup apprécié cette visite, d’autant plus que j’étais pratiquement le seul visiteur.
Brighton : une ville aux différents visages
J’ai eu la chance de bénéficier d’un temps très ensoleillé et estival, ce qui m’a permis de découvrir Brighton sous son meilleur jour. Brighton est également connue pour sa tolérance et sa plus grande communauté LGBT britannique après Londres. C’est clairement une ville où j’ai envie de revenir.
J’ai été frappé par ses différents visages : à la fois chic et populaire, conservatrice et excentrique, très anglaise, mais aussi internationale, belle et parfois quelconque ! Je trouve qu’elle rappelle beaucoup Londres dans son esprit, ce qui n’est pas surprenant, car elle se situe à moins d’une heure en train de la capitale. Sa renommée remonte au XIXe siècle, lorsque sous le règne de la Reine Victoria, Brighton a popularisé le concept de la cité balnéaire.
Jour 3 : Brighton – Londres en train
Après ma visite de Brighton, je rejoins vers 17 heures la gare située sur les hauteurs de la ville. Le principal intérêt architectural de la gare est sa vaste verrière en fer forgé.
Comprendre le système ferroviaire britannique, un vrai casse-tête
Le système ferroviaire a été libéralisé en 1993 avec la dissolution de « British Rail », l’équivalent de la SNCF française. Trente ans après, le bilan est plutôt mitigé, mais il serait trop long d’en faire l’analyse dans cet article qui se veut avant tout le récit de mon voyage.
La principale conséquence est que le paysage ferroviaire est très morcelé, avec une trentaine de compagnies ferroviaires privées qui opèrent sur une ligne ou un réseau de lignes, chaque compagnie ayant un contrat de franchise accordé par l’État. Pour un voyageur étranger peu familier avec le marché, c’est un peu prise de tête, car chaque compagnie propose ses propres produits et des règles tarifaires qui ne sont pas du tout harmonisées. Il faut passer un peu de temps sur internet pour bien planifier son voyage.
Entre Brighton et Londres, trois compagnies ferroviaires exploitent la même ligne : Gatwick Express, Thameslink et Southern Railways. En fait, elles appartiennent toutes au groupe Govia Thameslink Railway (GTR) et ne sont pas concurrentes. Encore faut-il le savoir !
Comme la fréquence des trains est élevée, je n’ai pas réservé mon billet à l’avance, et c’est sur place que j’organise mon voyage avec un agent. Avec sept gares londoniennes directement desservies : London Victoria, London Bridge, St Pancras, Blackfriars et Farringdon, j’ai le choix !
Je souhaite aller à la mythique gare de Victoria, mais ayant juste raté le Gatwick Express qui la dessert en direct, l’agent m’oriente vers un train de la compagnie ThamesLink jusqu’à Burguess Hill ou j’aurai une correspondance avec un train de la Southern Railways qui m’emmènera à la gare de Victoria. Il me déconseille la première classe, car les fauteuils sont rigoureusement identiques à ceux de la classe standard !
Un voyage en train de banlieue moderne, mais sans grand confort
Mon trajet jusqu’à Londres est court, puisque la capitale n’est qu’à 80 km de distance. C’est donc à bord de trains de banlieue que je voyage. Les rames sont modernes et climatisées, mais les sièges sont très durs, et du point de vue du confort, j’ai l’impression de voyager sur des bancs en bois !
Nous traversons de jolies campagnes du Sussex puis du Surrey, mais de ma fenêtre, je ne vois pas grand-chose, car de grands bosquets ont poussé le long des hauts talus des voies. Je ne peux donc qu’imaginer les splendides manoirs des riches Londoniens qui y ont établi leurs résidences de campagne.
Mes compagnons de voyage sont soit de jeunes étudiants, car Brighton est une ville universitaire, soit des retraités qui se sont installés sur la côte pour profiter d’une vie plus paisible qu’à Londres.
À mi-parcours, nous passons sous le deuxième plus important aéroport de Londres : Gatwick. De nouveaux voyageurs nous rejoignent, débarquant de longs courriers en provenance des Amériques ou d’Asie. Ils ne passent pas inaperçus avec leurs visages fatigués et leurs grosses valises.
La gare de Londres Victoria et son prestigieux passé
Après une heure et demie de voyage, me voilà à mon terminus : la gare de Victoria.
Aujourd’hui, elle est surtout une gare de banlieue et de province, à l’instar de sa cousine parisienne, la gare Saint-Lazare. Avant l’arrivée de l’Eurostar, elle était la gare des trains en provenance du Continent avec deux trains prestigieux :
Le jour, la « Flèche d’Or » emmenait ses passagers de Paris à Londres dans de luxueuses voitures Pullman, avec une correspondance courte pour assurer la traversée de la Manche à bord d’un ferry spécialement dédié.
La nuit, à bord du « Night Ferry », les passagers restaient paisiblement endormis pendant tout le trajet à bord de confortables voitures-lits, car le train embarquait à bord d’un bateau pour un service sans rupture de charge. Les photos historiques sont extraites de l’excellent blog trainconsultant.com qui raconte l’histoire de ce train.
Aujourd’hui, les Eurostar partent d’une autre gare, St Pancras, qui ressemble plus à un aéroport fonctionnel sans charme.
Paris Londres en trois jours !
J’ai mis trois jours pour faire Paris Londres. Pas très efficace !
Par contre, ce « slow travel » m’a fait découvrir bien plus de choses que si j’avais emprunté l’Eurostar avec son trajet à grande vitesse de deux heures.
J’ai prévu de rester deux jours à Londres. C’est une ville que je connais déjà et cette fois-ci je souhaite découvrir sa facette maritime pour rester dans l’esprit de mon voyage.
J’en fais le récit dans le second article de la série de mon voyage vers l’Irlande : « Londres en bateau et à pied au fil de la Tamise »
Super article, je vais lire les trois autres religieusement.
Un bonheur le ferry, ayant récemment fait le trajet Toulon – Porto Torres (Sardaigne) j’ai particulièrement aimé l’absence d’internet, la déconnexion totale.
Merci Nicolas pour ce retour ! Bonne lecture 🙂