Que voir dans le Grand Caucase en Géorgie ?

Si l’on considère la Géorgie comme faisant partie de l’Europe nous devons bien admettre que le Mont-Blanc n’est pas le plus haut sommet de notre continent !

Le mont Shkhara avec ses 5193 mètres le regarde de haut tout comme le mont Janga (5085 m) et le célèbre Mont Kazbek (5054 m). Plutôt pas mal pour un pays qui est neuf fois plus petit que la France.

La première motivation pour venir en Géorgie ce sont ses montagnes. Et on a bien raison ! Elles sont grandioses et encore préservées. Je vous explique ce que l’on peut y voir.

J’y suis allé en Juillet 2021.

Notre voyage de trois semaines en Géorgie à l’été 2021

Nous avons réalisé un voyage de trois semaines en Géorgie à l’été 2021. A la suite de ça, j’ai écrit trois articles :

  1. L’un sur nos impressions de voyage dans les montagnes du Grand Caucase.  C’est cet article !
  2. L’autre sur les villes de Géorgie qui sont loin d’être inintéressantes.
  3. Enfin, à lire en dernier, un article où je vous explique comment nous avons préparé notre voyage et vous donne quelques conseils pratiques pour que vous puissiez organiser le votre.

Trois régions, trois ambiances

Nous avons visité trois régions très différentes du Grand Caucase.

  1. Tout d’abord, la Touchétie qui est la région la plus isolée et la plus sauvage.
  2. Ensuite, la Kazbégie, facile d’accès, depuis Tbilissi, par la route militaire géorgienne seul moyen de rejoindre la Russie.
  3. Et enfin, à l’ouest du pays, la Svanétie, la plus spectaculaire avec ses hauts sommets enneigés et paradis des trekkeurs.

Ce sont des ambiances très différentes que j’essaye de vous faire ressentir dans cet article à travers nos impressions de voyage.

Carte du Grand Caucase

Que voir en Touchétie ?

Les montagnes du bout du monde

Pour s’y rendre, on emprunte 74 km d’une piste vertigineuse, que l’on met près de quatre heures à la parcourir ! Les Anglo-saxons, avec leur manie de toujours faire des palmarès, l’ont classé parmi les routes les plus dangereuses du monde. Certains blogueurs en mal de sensationnalisme l’ont même surnommée de façon exagérée « la route de la mort ».

L’aspect le plus regrettable de ce palmarès est qu’elle incite certains à venir juste pour « faire » cette route. Nous avons d’ailleurs rencontré un convoi d’une dizaine de 4×4 conduits par des Polonais qui ont fait l’aller-retour dans la journée !

Mais si vous l’empruntez avec un bon 4×4, en allant lentement et en évitant les fortes pluies, à cause de possibles éboulements de terrain, tout ira bien. Pour notre part, nous avons déchiré un pneu sur une pierre en roulant un peu trop sur le côté pour esquiver un camion ! Plusieurs Géorgiens se sont spontanément arrêtés pour nous aider et le reste du trajet s’est passé sans encombre.

La route commence dans une gorge avant de monter vers le col d’Abano à 2850 mètres puis de redescendre par de nombreux lacets vers Omalo.

Piste vers Omalo
Piste vers Omalo
Notre 4X4 en Touchétie
Piste vers Omalo

La Touchétie a été notre coup de cœur. Imaginez, des montagnes qui ressemble aux Pyrénées, mais en étant beaucoup plus isolée et sauvage ! La région n’est du reste habitée qu’en été par les autochtones qui viennent y accueillir des touristes et s’occuper de leurs élevages. Les villages ont un charme brut avec des chemins boueux et des animaux domestiques qui déambulent partout.

Upper Omalo surplombé par le fort Keselo

Nous avons séjourné à Upper Omalo qui est le village le plus caractéristique de la Touchétie avec le fort Keselo qui date de 1230. Il surplombe le village en toute majesté avec ses 13 tours médiévales si typiques du Grand Caucase. Il est magnifiquement restauré. Allez-y au coucher du soleil c’est le meilleur moment !

Nous avons commencé par une mise en jambe en nous promenant autour d’Upper Omalo jusqu’au cimetière. 

Carte Touchétie
Vue du village d'Upper Omalo depuis la forteresse

Dartlo : le plus beau village de Touchétie

Nos balades nous ont fait découvrir d’autres villages de la Touchétie : Dartlo est le mieux préservé d’entre eux dans un site extraordinaire.

Si vous êtes en forme, vous pouvez le rallier à pied depuis Omalo. Sinon, il est accessible en 4×4. C’est ce que nous avons fait car le village est tout de même à 14 km et il bruinait.

Sur place, en 1h30, nous avons rejoint le fort de Kavlo situé à 300 m au-dessus du patelin (promenade n° 1 sur le plan). Le soleil s’est même invité nous permettant d’apprécier d’autant plus les paysages. Attention ! Une zone est interdite aux femmes !

Vue d'un quartie du village de Dartlo
Vue forteresse Kavlo

Une belle randonnée entre les village de Shenako et Diklo

Les villages de Shenako, avec sa jolie église, et Diklo sont aussi très typiques. C’est une belle randonnée que vous pouvez faire à pied depuis Omalo mais il faut compter 22 km aller/retour et un dénivelé de +/- 900 m.

Il est aussi possible d’aller en 4X4 jusqu’à Diklo. Un  bon compromis est de commencer la randonnée à Shenako (promenade n° 2 sur le plan). D’autant plus qu’il y a deux chemins qui vous permettent de faire une boucle. Le chemin est balisé et facile à trouver.

À notre arrivée à Diklo, nous gardons un souvenir ému du déjeuner offert dans la guesthouse à l’entrée du village. Pour moins de 4 EUR par personne nous avons eu un vrai festin ! Après le verre de « tcha-tcha », sorte de marc de raisin, nous sommes repartis bien joyeux. 

Vue église de Shenako

Randonnée vers le sommet du Pitsilanta

Notre dernière randonnée fut le long d’une crête entre deux vallées jusqu’au sommet du Pitsilanta à 2996 mètres. Les points de vue étaient époustouflants. Nous avons laissé le 4×4 sur la route de Dartlo (promenade n° 3 sur le plan). Puis nous avons grimpé par un chemin facile. 

L'auteur en randonnée sur une crête en Touchétie

 La Touchétie : un coup de coeur !

Nous sommes loin d’avoir exploré toutes les randonnées autour d’Omalo. Sachez que les distances sont souvent longues pour les randonnées. Sauf si votre forme est excellente, nous vous conseillons de quitter Upper Omalo en voiture et commencer votre balade un peu plus loin.  Dans tous les villages vous trouverez de quoi vous restaurer et même y être hébergé.

La météo était à l’orage pendant notre séjour. Les hauts sommets étaient la plupart du temps dans les nuages. Fort heureusement, la pluie a eu le bon goût de ne pas se déclencher lors de nos balades.

Nous sommes restés trois jours sur place, mais nous aurions pu prévoir un plus long séjour. L’impression de bout du monde est totale. Nous retournerons très certainement en Touchétie.

Que voir en Kazbégie ?

La route militaire géorgienne à l’assaut du Mont Kazbek.

La route militaire géorgienne vous permet de vous y rendre en moins de trois heures depuis la capitale. Elle est le seul accès direct entre la Géorgie et la Russie. Ce qui explique l’afflux important de camions.

Nous le craignions un peu, mais le trajet s’est révélé plus fluide que nous l’imaginions. De même, nous pensions que Stepantsminda serait une ville désagréable, car congestionnée par le trafic. Ce n’est pas du tout le cas, et elle garde bien un aspect montagnard et paisible.

Le monument de l’amitié Georgeo-Russe

Sur la route, arrêtez vous absolument au monument de l’Amitié entre la Géorgie et la Russie érigé en 1983… juste avant une forte dégradation des relations entre les deux pays. Son architecture est très étonnante. Les points de vue sur la vallée très spectaculaires.

Le lieu est très fréquenté par les touristes. Malheureusement beacoup sont tentés par la photo « Instagram » sur le rocher qui surplombe le vide ! Un jour ou l’autre il y aura un accident stupide.

Monument de l'amitié Géorgie-Russie

Le Mont Kazbek : attraction majeure !

L’attrait principal de la Kazbegie est le Mont Kazbek qui, de façon surprenante, est un ancien volcan ! Nous avons découvert toute sa majesté, en fin d’après-midi, lorsqu’il s’est progressivement débarrassé de ses écharpes de nuages. Magique ! Nous dégustions un cocktail sur l’immense terrasse du luxueux Rooms Hotel pour profiter de ce spectacle.

D’ailleurs, petite astuce ! Choisissez un hébergement dans une guesthouse bon marché (nous avons été très contents de la nôtre : Up) et venez prendre un verre ou diner au Rooms Hotel. Vous bénéficierez de son environnement sans payer le prix des chambres qui sont, de notre point de vue, trop chères pour le standing proposé.

Bien évidemment, rien ne remplace son ascension. Elle n’est pas très technique, mais demande une bonne endurance, du temps pour s’acclimater à l’altitude (3 à 4 jours) et un accompagnement pour éviter les pièges de la haute montagne.

Nous ne sentions pas de le faire, mais, en contrepartie, nous avons fait une superbe randonnée jusqu’au pied du glacier depuis la célèbre église de Gergeti Trinity qui figure sur presque toutes les publications touristiques de la Géorgie.

Au retour, nous avons pu nous détendre avec une collation au refuge « Altihut », à 3014 m, d’un luxe inattendu en Géorgie. Pour bien profiter de la balade, commencez tôt, car les nuages enveloppent généralement le Mont Kazbek dès 10 h du matin. Avec ses 1200 m de dénivelé, la randonnée reste sportive ! Si vous partez de Stepansminda, et non de l’église de Gergeti Trinity, vous rajouterez 300 m et 2 heures de marche. À vous de choisir selon votre forme physique !

La bonne surprise de Juta

L’autre bonne surprise de notre visite de la Kazbegie fut Juta. C’est un petit hameau à une dizaine de kilomètres de la route militaire.

Nous avons dormi au Fith Season. C’est un hébergement à mi-chemin entre l’hôtel et le refuge. Il n’est accessible qu’à pied après une ascension d’environ 200 m et une demi-heure de marche. Nous avons couché dans leurs chambres doubles les plus confortables. La vue depuis le lit était tout simplement incroyable !

Nous avions prévu de n’y passer qu’une nuit, mais après notre interminable, mais magnifique randonnée dans la vallée d’Arkhoti vers le col de Chaukhi nous avons décidé d’y rester une de plus.

Petite astuce : en chemin, nous avons dû franchir un ruisseau. Nous vous conseillons d’avoir des sandales en plastique dans votre sac. Cela pourrra souvent vous être utile dans le Grand Caucase.

La vallée de Truso aux confins de l’Ossétie

La dernière étape dans cette région fut une balade dans la vallée de Truso. Elle est facile, mais longue : 22 km et +/- 200 m de dénivelé . C’est pourquoi nous avons fait la première partie située dans une gorge, un peu monotone, en voiture. Ensuite, la vallée s’élargit avec de beaux points de vue. 

En chemin, on traverse des villages abandonnés et deux monastères : l’un pour les femmes et l’autre pour les hommes. Nous nous sommes d’ailleurs demandé s’ils communiquaient entre eux ! D’étonnantes sources d’eau sulfurées sont également à découvrir.

Au bout, vous arriverez à une forteresse en ruine. Elle est située juste avant la frontière avec l’Ossétie du Sud : région séparatiste soutenue par la Russie. Ne vous amusez pas à aller plus loin, car l’armée géorgienne vous en empêchera ! Anticipez votre pique-nique.

Moines travaillant aux champs dans la vallée de Truso
Source d'eau sulfurée dans la vallée de Truso

La Kazbégie : le Grand Caucase facile d’accès

Après notre randonnée à Truso, nous avions prévu de dormir à la station de ski de Gudauri. C’est la plus grande du pays, mais son urbanisation sauvage ne nous a pas séduite. Aussi, nous avons continué jusqu’à un hôtel dans un vignoble près de Mtsekha. Nous avons d’aileurs profité d’un bonus bien appréciable après les randonnées : la piscine !

La Kazbégie est la région du Grand Caucase à visiter si vous restez peu de temps en Géorgie. Elle est facile d’accès depuis Tbilissi avec une voiture normale. Par contre, vous y rencontrerez plus de touristes qu’en Touchétie.

Que voir en Svanétie ?

La montagne à grand spectacle!

Si vous avez beaucoup de chance, vous rejoindrez cette région en avion ! Vanilla Sky offre des liaisons depuis Natakhtari (près de Tbilissi) vers Mestia avec un Let L-410 un turbopropulseur tchèque. Je n’ai pu le prendre moi-même, car toutes les fréquences proposées étaient complètes. Je l’ai vu cependant atterrir dans l’étroite vallée de Mestia et j’imagine que le vol doit être impressionnant… à condition qu’il fasse beau, parce que le vol est souvent annulé.

La Svanétie est la région la plus spectaculaire de Géorgie. Les sommets enneigés vous environnent et les glaciers faciles d’accès. Ce n’est donc pas surprenant d’y observer beaucoup de vacanciers.

Les guesthouses et les petits hôtels poussent comme les champignons surtout à Mestia. Pas de panique pour autant, vous ne verrez pas de grands ensembles touristiques ! Vous côtoierez surtout des randonneurs, car la Svanétie est le paradis du trekking. L’ambiance du village est encore bon enfant.

Notre séjour en Svanétie a été sous le signe de la pluie. Du coup, nos randonnées ont été plus courtes que prévu et les vues sur les sommets enneigés et les glaciers moins grandioses. Mais comme toute situation, elle a ses avantages ! Regarder des voiles de nuages apparaitre puis disparaitre sur les montagnes est un spectacle en soi. Cela donne un côté mystérieux qui incite à la rêverie.

Vue du village d'Upper Omalo depuis la forteresse

Mazeri : un petit village de montagne

Mazeri est le premier village que nous avons découvert. Il est d’un aspect encore très rural avec des vues saisissantes sur le Mont Laila (4009 m) et le Mont Ushba (4700 m).

Nous avons fait une jolie balade vers les chutes Shdugra qui sont les plus hautes du pays. Nous aurions pu continuer jusqu’au glacier du Mont Ouchda, mais la météo ne s’y prêtait pas trop.

Un autre grand trek que tous les guides recommandent est de rejoindre Mestia depuis Mazeri par le col de Guli. Nous ne l’avons pas fait à cause d’un ciel trop capricieux. Si vous vous y engagez, ne sous-estimez pas sa difficulté avec un dénivelé assez conséquent (10 heures, 1600 m de dénivelé positif et 1200 négatif). Mais on dit que c’est l’une des plus belles randonnées de Svanétie.

Ouchgouli : l’apogée du voyage

L’apogée de notre voyage en Géorgie fut incontestablement notre séjour à Ouchgouli. C’est un petit village, au fin fond d’une vallée, hérissée des fameuses tours forteresses.

Au fond se dresse le Mont Shkhara à 5903 m. On y voit son extraordinaire glacier qui plonge littéralement du sommet. Ouchgouli n’est encore accessible que par une mauvaise piste. Mais cela va vite changer, car des travaux impressionnants sont en cours pour créer une route en béton. Espérons qu’un accès plus facile au village ne lui fera pas perdre son authenticité actuelle.

À Ouchgouli, par un après-midi pluvieux, nous sommes allés au cinéma ! Dans une grange, assis sur des bancs avec pour écran un drap tendu, nous avons vu le film « Dede » de Mariam Khatchvani. L’histoire se passe il y a une vingtaine d’années à Ouchgouli et raconte le récit d’une femme qui souhaite rompre avec les traditions et vivre sa vie comme elle l’entend. Nombre d’acteurs étaient des habitants du village. C’est d’ailleurs l’un des héros qui nous a accueillis ! Nous avons trouvé que c’était une belle manière de mieux nous plonger dans le monde de la Svanétie.

Mestia : la capitale de Svanétie

Notre troisième étape en Svanétie fut sa capitale : Mestia. C’est le bourg d’où les visites et les randonnées de la région s’organisent. Mestia est un bon camp de base pour rayonner dans la région. Surtout, si vous n’avez pas de voiture.

La Svanétie mérite à elle seule un voyage en Géorgie. Nous sommes contents d’avoir fini notre découverte de la Svanétie par celle-ci malgré une météo pas toujours favorable.

Conseils pratiques pour votre voyage dans le Grand Caucase

Je vous explique comment nous avons organisé notre voyage dans le Grand Caucase, avec tous mes conseils pratiques, dans l’article suivant :

Comment bien préparer son voyage en Géorgie ?

les conseils pratiques pour votre voyage en Géorgie

კარგი მოგზაურობა !

Bon voyage!

Commentaires

3 Commentaires 

  1. Excellent article

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  2. Bonjour
    Avez vous fait des observations intéressantes concernant la faune ?
    Ou peut être tout est plutôt localisé côté russe ?
    Merci
    Stephane

    Répondre

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