L’île de Skye, un train au cœur des Highlands et Édimbourg : le meilleur de l’Écosse
Traditionnellement, la plupart des voyageurs découvrent l’Écosse en faisant un road-trip en voiture ou en camping-car.
J’ai tenté une autre formule en ne louant une voiture que pour deux jours, afin de visiter l’île de Skye. Pour le reste de mon voyage, j’ai privilégié le train.
Cet article est consacré à ma découverte de l’Écosse, entre les paysages grandioses de l’île de Skye, un trajet ferroviaire spectaculaire à travers les Highlands, et le charme historique d’Édimbourg.
De Paris à l’Écosse : un voyage de neuf jours en train et ferry, sans avion et presque sans voiture
En mars 2025, j’ai décidé de visiter l’Écosse sans prendre l’avion, en privilégiant des moyens de transport confortables… et surtout qui me donnent du plaisir !
Pour le voyage aller, j’ai tout fait en train : de Paris à Londres avec l’Eurostar, puis de Londres à Fort William en voiture-lits à bord du Caledonian Sleeper. Un trajet original et réussi, que je raconte dans ce premier article de cette série dédiée à mon voyage en Écosse : Paris – Écosse en train : grand confort avec Eurostar et Caledonian Sleeper
Une fois sur place, j’ai choisi de découvrir deux lieux emblématiques : l’île de Skye, célèbre pour ses paysages grandioses, et Édimbourg, capitale historique pleine de charme et d’activités. J’ai relié les deux en train, un excellent moyen de profiter des splendeurs des Highlands. C’est le sujet de ce deuxième article à découvrir en trois parties :
- L’ile de Skye en deux jours en voiture
- De Portree à Édimbourg en bus et train à travers les Highlands
- Deux jours pour une première découverte d’Édimbourg
Pour le retour à Paris, j’ai opté pour une combinaison train + ferry, via Newcastle et Amsterdam. Un itinéraire peu commun qui m’a presque donné l’impression de partir en croisière. C’est le troisième et dernier article de cette série : Retour d’Écosse à Paris via Amsterdam en train et ferry : un voyage dépaysant
Dans ce dernier article, je vous donne également des conseils pratiques et des liens pour organiser votre voyage.
Tous les textes en couleur corail indiquent un lien interne ou externe que je vous invite à cliquer.
L’ile de Skye en deux jours en voiture
L’île de Skye est l’un des lieux les plus pittoresques et donc les plus visités d’Écosse. Cela se comprend, car les paysages sont magnifiques et constituent un concentré de tout ce que l’on retrouve dans le pays.
—
J’organise mon mini séjour
Je décide de rester deux jours pour avoir un premier aperçu de l’île et voir si elle me donne envie d’y revenir.
Réserver son hôtel bien en avance !
Même en mars, une saison plutôt creuse, les hébergements se remplissent vite. Je n’ose donc pas imaginer ce que cela donne en juillet-août !
Heureusement, j’avais prévu le coup et réservé une chambre d’hôtel plusieurs semaines à l’avance. J’ai opté pour The Caledonian, en plein cœur de la petite ville de Portree, qui est le chef-lieu de l’île.
Je n’ai pas regretté mon choix, car j’ai été très bien accueilli. L’hôtel est simple, mais récemment rénové. Je ne peux donc que le conseiller.
Louer une voiture est inévitable
Pour visiter l’ile de Skye je me suis résolu à louer une voiture car le réseau de bus est peu dense et les distances trop importantes pour être parcourues à pied ou à vélo.
Je loue une voiture chez le seul loueur de Portree : Morrison. Conduire sur l’île de Skye présente deux défis. Le premier est d’utiliser le levier de vitesse avec la main gauche, ce qui donne vite une impression de maladresse. Le second est d’apprendre à circuler sur les routes étroites, les fameuses « single track roads », où il faut toujours garder le regard porté loin pour se déporter dans les « passing places » dès qu’on voit une voiture arriver en sens inverse.
Je décide de visiter les péninsules du nord de l’île le premier jour et de rechercher les meilleures vues autour du massif des Cuillin Hills le deuxième jour.
—
Premier jour : visite des péninsules du nord de l’ile de Skye
Pour ma première journée, je pars de Portree (1) pour visiter le nord de l’île. Le temps est toujours très ensoleillé — si peu écossais ! Un plaisir rare que je savoure pleinement.
Les numéros sur la carte, ci-dessous, vous permettront de vous situer à la lecture du texte.
La péninsule de Trotternish et ses multiples attraits
Je commence par longer la route côtière à l’est de la péninsule de Trotternish. La route est spectaculaire : c’est celle qui attire le plus de visiteurs en raison de ses nombreux points d’intérêt. À commencer par le site du Old Man of Storr (2), un menhir de pierre géant que l’on atteint après une randonnée d’environ deux heures. Il est considéré comme un incontournable de l’île.
En voyant le parking payant déjà saturé au départ de la balade, et ce malgré la basse saison, je décide de ne pas m’y aventurer. Pour moi, l’Écosse, c’est avant tout le sentiment de solitude face à des paysages magnifiques, qui ne figurent pas nécessairement dans les guides ni sur les publications des instagrammeurs.
Je préfère m’arrêter un peu plus loin pour rejoindre le point de vue d’An Leth (3). L’endroit est plus paisible, et j’y profite de jolies vues sur la mer, les champs d’élevage de saumon, une cascade et une charmante plage.
Un peu plus loin, un autre lieu hautement touristique : Kilt rock (4). C’est une cascade qui se jette dans la mer. Magnifique, mais un immense parking attenant, presque vide en mars, gâche un peu l’impression de ne pas avoir le lieu que pour soi.
Je continue vers la baie de Staffin (5) qui est d’une grande beauté. Une single track road permet d’atteindre une plage où, à marée basse, on peut découvrir dans la roche des pas de dinosaures fossilisés !
J’aime les maisons aux murs blancs et aux toits noirs qui s’égrènent dans le paysage. Elles ont un air de ressemblance avec leurs cousines bretonnes.
Le mystérieux château de Duntulm
Tout au nord de la péninsule, je laisse la voiture pour une petite promenade jusqu’aux ruines du château de Duntulm.(6) C’est là où je décide de pique-niquer pour profiter de la vue.
Ensuite, la route bifurque au sud en direction du port de Uig (7). Sur le chemin, je passe à côté du Skye Museum of Island Life. Il n’ouvre qu’en saison, mais les guides spécifient qu’il est très intéressant pour comprendre la vie écossaise d’autrefois. Je me contente de l’observer de l’extérieur.
J’arrive à Uig en même temps que le ferry qui relie l’île de Skye aux Hébrides extérieures. Je ne sais pas à quoi elles ressemblent, mais en les voyant sur une carte elles font rêver. Elles forment comme un rempart pour protéger l’Écosse face à l’immensité de l’océan Atlantique. Je les visiterai une autre fois.
Vers le mystérieux phare de Nest Point
J’ai ensuite un peu de route pour me rendre à Nest Point (9). C’est un phare situé à l’extrême ouest de l’île de Skye qui est très réputé. Le trajet, surtout vers la fin, est superbe. Malheureusement, je dois m’arrêter au village de Mallaig situé à plus de 5 km de distance du phare, à cause de la route qui est en travaux. Il est trop tard pour aller au phare à pied, mais l’agent municipal me conseille de monter jusqu’au premier col pour voir le loch Mor (8). C’est ce que je fais et je ne le regrette absolument pas, car le point de vue avec les jeux de lumière est magnifique.
Je termine la journée en me rendant vers la péninsule de Waternish (10) qui se situe en dehors des principaux points d’attraction de l’île. C’est tant mieux pour moi, car je profite de paysages, de petits ports ou villages paisibles et harmonieux sans touristes ou presque !
—
Deuxième journée sur l’île de Skye : immersion au cœur des Cuillin Hills
Pour ma deuxième journée sur l’île de Skye, je décide d’explorer plusieurs points de vue sur les Cuillin Hills, deux chaînes de montagnes parmi les plus spectaculaires d’Écosse. En raison du relief et de la présence de la mer, je ne peux pas en faire le tour sous forme de boucle : je dois effectuer plusieurs allers-retours pour rejoindre les sites qui m’intéressent.
Les numéros sur la carte, ci-dessous, vous permettront de vous situer à la lecture du texte.
Depuis Portree (1), je prends la route principale de l’île en direction de Broadford (2). De là, je m’engage sur une single track road vers le petit village d’Elgol (3). Je suis quasiment seul, et les photos parlent mieux que les mots pour décrire ce que je ressens face à la beauté brute des paysages.
Elgol est un joli petit village de pêcheurs situé au bout de la péninsule. En saison des excursions en bateau sont organisées pour aller jusqu’à Camasunary.
Camasunary : une vue exceptionelle sur les Cuillin hills
Sur le chemin du retour, je prévois un arrêt au lieu-dit Camasunary (4), pour m’approcher des Cuillin Hills noires, les plus imposantes. Google Maps m’indique une route… mais en arrivant à la supposée intersection, je ne trouve rien ! Seul un sentier de randonnée semble y mener. Je décide donc de poursuivre à pied.
Après une petite heure de marche, j’atteins un col : effet “waouh” ! La vue est spectaculaire, avec les monts Cuillin qui plongent dans la mer. Au loin, j’aperçois le Sgùrr Alasdair, point culminant de l’île à 992 mètres. Malgré son altitude modeste, son ascension est réservée aux alpinistes expérimentés.
Camasunary se résume à une plage sauvage et deux maisons isolées mais dans un environnement d’exception.
La mélancolique plage de Glenbrittle
Je rebrousse chemin pour retrouver ma voiture et poursuivre jusqu’à ma prochaine étape : la plage de Glenbrittle. À vol d’oiseau, elle n’est qu’à quinze kilomètres, mais je dois parcourir 70 km en 1h15. Heureusement, la beauté du trajet rend le détour tout à fait acceptable.
En route, je passe à proximité des Fairy Pools (5), une des attractions majeures de l’île, que je choisis de ne pas visiter en raison de l’affluence. Pour moi, le plaisir de l’Écosse réside dans la solitude au cœur de la nature. Et ici, c’est facile : il y a tellement de lieux superbes qu’il est inutile de tous se regrouper aux mêmes endroits.
En arrivant à Glenbrittle (6), le ciel se couvre légèrement et un vent frais se lève. Il est déjà deux heures de l’après-midi, et j’ai faim. Je me pelotonne dans un creux abrité de la plage pour manger mon sandwich. L’île de Skye reste fidèle à sa réputation écossaise. Le lieu m’inspire une douce mélancolie.
La très photogénique plage de Talisker bay
Ma dernière visite de la journée est Talisker Bay (7), une plage peu connue, accessible après une marche d’une demi-heure. Elle est très photogénique, avec ses galets et ses falaises. Je passe à côté d’un charmant manoir isolé, entouré uniquement de moutons.
Loch Harport : le plaisir des yeux
Pour rentrer à Portree, je repère une petite route isolée qui longe le loch Harport. Avec le soleil déclinant, les paysages deviennent presque graphiques.
Portree : le bourg principal de l’ile de Skye
Par comparaison, Portree paraît très urbain, avec un modeste centre-ville agréable et un petit port de pêche bordé de maisons colorées très photogéniques. C’est une excellente base pour visiter l’île que je recommande.
Pour mon dernier soir, je m’offre un dîner au Dulse & Brose, un bon restaurant gastronomique, qui change des traditionnels fish and chips ou pizzas servis dans la plupart des autres établissements.
De Portree à Édimbourg en bus et train à travers les Highlands
L’île de Skye a été pour moi une excellente surprise, et j’y retournerai volontiers. Mon voyage étant une première exploration des multiples facettes de l’Écosse, j’ai choisi de poursuivre par la visite de sa capitale : Édimbourg.
Il me faut la journée pour faire le trajet de Portree à Édimbourg, mais c’est un parcours relaxant, riche en paysages, et qui réserve de nombreuses découvertes. Je ne me suis pas ennuyé ! C’est aussi l’occasion pour moi de découvrir les Highlands.
Je prends un bus et trois trains : le bus de Portree à Kyle of Lochalsh, un premier train — le plus spectaculaire — jusqu’à Inverness, puis un deuxième jusqu’à Stirling, et enfin un troisième pour arriver à Édimbourg. Les correspondances sont courtes mais semblent réalisables.
Portree 10 h 35 – Kyle of Lochalsh 11 h 36 en bus
Je commence par un trajet en bus de Portree à Kyle of Lochalsh avec la compagnie Scottish City Link.
Nous ne sommes que cinq voyageurs à bord. Je me place sur le côté gauche pour bien profiter des vues sur la côte est de l’île de Skye que nous longeons. J’ai déjà parcouru une bonne partie du trajet en voiture, mais je bénéficie mieux du paysage en ne conduisant pas et en étant à une plus grande hauteur.
Kyle of Lochalsh se situe en face de l’île de Skye. Pour rejoindre la petite ville, nous devons monter sur le « Skye Bridge », un pont qui a été inauguré en 1995 pour remplacer l’important ballet de ferries sur le Kyle Akin. C’est bien sûr plus rapide et pratique que d’emprunter le ferry Mallaig — Armadale, mais cela a moins de charme aussi.
Kyle of Lochalsh n’est pas une localité où l’on s’attarde. En dehors deux ou trois magasins il n’y a pas grand-chose et c’est avant tout une gare, juste au bord de la mer, croquignolette comme tout. Tout me semble en modèle réduit, y compris mon train qui ne comporte que deux wagons.
Kyle of Lochalsh 12 h 08 – Inverness 14 h 42
Le trajet entre Kyle of Lochalsh et Dingwall, sur la côte est, n’est que de 102,7 km, mais c’est certainement l’une des plus superbes lignes ferroviaires du Royaume-Uni. Elle y a pourtant échappé belle, car dans les années 70, il a été question de la fermer, car trop coûteuse à entretenir pour un très faible volume d’activité.
Avant que le train parte, je m’achète un pique-nique pour agrémenter mon voyage, car il n’y a pas d’offre de restauration à bord. J’aime bien ces petits trains de campagne paisibles qui changent des trains bondés de la région parisienne.
Nous ne sommes pas très nombreux à bord et je peux facilement passer d’un côté à l’autre pour profiter au maximum du paysage.
Le train a le bruit caractéristique d’un moteur diesel qui vrombit à chaque démarrage. Nous longeons pendant un bon moment le loch Carron, qui est un bras de mer qui s’enfonce loin dans l’intérieur des terres. Le temps, toujours beau, donne une dimension bucolique, et presque méditerranéenne, au paysage.
Nous circulons à une vitesse moyenne de 50 km/h, ce qui me donne le temps de bien observer le paysage.
Puis, progressivement, nous grimpons dans les terres par une étroite vallée vers les hauts plateaux, les fameux Highlands, qui sont une succession de forêts, de landes, de rivières et de lacs.
De temps en temps, nous apercevons de petites fermes isolées.
Curiosité du parcours, nous desservons un certain nombre de gares avec un arrêt optionnel. Il faut avertir le contrôleur au préalable, ou pour les voyageurs montants, téléphoner depuis le quai pour demander l’arrêt !
Progressivement le paysage devient plus domestiqué avec des champs cultivés et des paturages.
À Dingwall, notre train rejoint la « Far North Line » qui va jusqu’à la gare la plus nordique d’Écosse : Thurso. Mais, nous concernant, nous piquons vers le sud pour gagner Inverness. l
Le train termine son parcours en longeant le Beauly Firth qui ressemble à un lac bien que ce soit en fait un bras de mer.
Inverness 14 h 50 — Stirling 17 h 39 — 18 h 3 — Édimbourg 18 h 50
Ma visite d’Inverness sera très brève puisque je n’ai que huit minutes pour sauter d’un train à l’autre ! Je serais bien resté pour voir cette ville, mais en dix jours j’ai des choix à faire. Ce sera pour une autre fois.
Mon train est un intercité à destination de Glasgow, la plus grande ville et centre économique d’Écosse. Je voyage en Première classe dans de très confortables sièges en cuir.
Sur le quai en face se trouve le Caledonian Sleeper déjà prêt pour son retour le soir vers Londres.
De l’eau en canette et des biscuits sont gracieusement mis à disposition des voyageurs.
Bien que la campagne soit un peu moins sauvage, avec plus de villages au pied des montagnes, le paysage est toujours joli et intéressant à regarder. Le seul problème, mais il est majeur pour un blogueur, est que les vitres sont très sales et m’empêchent de prendre des photos pour vous en faire profiter.
Nous contournons le Cairngorms National Park dans lequel se situe le château de Balmoral où est décédée la reine Elizabeth II.
À Stirling, je dois changer de train pour me rendre à Édimbourg. Il fait nuit et j’ai maintenant hâte d’arriver à destination.
Seule la dernière heure me semble un peu longue, mais je ne regrette pas d’avoir pris le train. En une journée, j’ai eu un bon aperçu de l’Écosse confortablement assis dans des trains peu remplis. Je me sens reposé, ce qui n’aurait pas été le cas si j’avais choisi de faire le voyage en voiture. Il m’aurait fallu compter cinq à six heures de route pour parcourir les 400 km qui séparent Portree d’Édimbourg.
Deux jours pour une première découverte d’Édimbourg
Édimbourg est la capitale de l’Écosse et a la réputation d’être une jolie ville. De ce fait, elle est aussi très touristique et même au mois de mars je suis loin d’être le seul à vouloir la visiter.
Se loger à Édimbourg n’est pas évident, car le prix des hôtels est élevé pour un rapport qualité/prix peu satisfaisant. Avant de partir, j’ai donc passé beaucoup de temps sur internet à dénicher la perle rare ! Et j’ai trouvé une chambre chez l’habitant à Leith, le quartier proche du port d’Édimbourg. L’appartement est joliment décoré et, mon hôte étant absent, j’en ai la jouissance que pour moi.
L’accès au centre-ville est simple et rapide grâce à l’unique ligne de tram qui va jusqu’à l’aéroport. C’est un peu la colonne vertébrale du système de transport urbain.
—
Visiter Édimbourg la première fois
C’est la première fois que je visite Édimbourg. À la lecture des guides touristiques, je réalise qu’il serait vain de tout vouloir découvrir, car la ville est riche en musées, châteaux et autres lieux à voir.
Faut-il se précipiter pour voir les incontournables ?
Trois attractions sont considérées comme des « incontournables » : The Castle, Palace of Holyroodhouse, le yacht Royal Britannia. Les visiter représente un certain budget puisqu’en 2025, il faut compter 65 £ par personne pour toutes les voir. Compte tenu du fait que je n’ai que deux jours, je décide de ne pas les inclure dans mon programme.
Déambuler en ville pour ressentir l’atmosphère
Je préfère simplement déambuler dans la ville pour en prendre le pouls et ressentir son atmosphère. Et si je suis séduit par celle-ci, je sais que je reviendrai pour la découvrir plus en profondeur. Ce fut le cas, par exemple, pour Hambourg que j’ai visité à plusieurs reprises et que je présente dans un article dédié.
Je décide de consacrer le premier jour à la visite de la vieille ville « Old Town » et le deuxième à la découverte des quartiers de la nouvelle ville « New Town », de Stockbridge et de l’ancien petit hameau de Dean le long du petit fleuve qui parcourt la ville jusqu’à la mer : The water of Leith.
—
Premier jour : balade dans Old Town et ses ambiances médiévales
Je pars de la gare de Waverley (1), la principale d’Édimbourg, pour monter vers Old Town, perchée sur une colline escarpée qui, j’imagine, devait autrefois former une véritable forteresse naturelle. La gare, prolongée par un joli parc, occupe l’emplacement d’un ancien lac, le Nor’ Loch, asséché au XIXe siècle.
Les numéros sur la carte, ci-dessous, vous permettront de vous situer à la lecture du texte.
Le Castle : une forteresse imprenable
Du parc, j’admire le Castle (2), une citadelle perchée sur un impressionnant piton rocheux, visible de loin. Je m’y rends par des ruelles abruptes jusqu’à une immense place qui met en valeur l’édifice. Les origines du Castle remontent au XIe siècle et son histoire est complexe. Il a été, tour à tour, résidence royale, prison et caserne, et a joué un rôle central dans les nombreux conflits entre l’Écosse et l’Angleterre. Vu de loin, il ressemble à une forteresse imprenable.
Je descends vers Grassmarket (3), sur le versant sud de la colline, pour profiter des plus belles vues sur le Castle. C’est un ancien marché aux bestiaux devenu un quartier de pubs et de restaurants très fréquenté.
Je poursuis ensuite vers West Bow (4), l’une des rues les plus photographiées de la ville, avec ses maisons colorées et sa forme en arc de cercle.
Flaneries le long du Royal Mile
Un peu plus haut, j’arrive à la cathédrale Saint-Gilles (5). Elle est très élégante dans sa simplicité, qui sublime la pierre et les vitraux.
Puis je descends le long du fameux Royal Mile, une grande artère qui relie le Castle au Palace of Holyroodhouse. Partiellement piétonne, bordée de beaux bâtiments, elle ne manque pas d’allure.
De part et d’autre, des petites ruelles ou venelles s’échappent. Il ne faut pas hésiter à s’y aventurer : j’y retrouve un peu de l’ambiance médiévale de la ville. J’hésite, un instant, à acheter un kilt chez John Morrison pour me sentir vraiment écossais. Je me contenterai finalement d’observer un joueur de cornemuse au coin de la rue !
Petit à petit, j’arrive au bout du Royal Mile, où un bâtiment moderne ne passe pas inaperçu : le parlement écossais (6). Il a été conçu — ce n’est pas un hasard — par un architecte catalan, Enric Miralles. Catalogne et Écosse : même combat !
Holyrood : une demeure royale et un ancien volcan
Juste en face se trouve le joli Palais de Holyroodhouse (7), qui reste une demeure royale une semaine par an, traditionnellement entre fin juin et début juillet. Le roi y est accueilli par le Lord Provost, équivalent du maire d’Édimbourg, qui lui remet symboliquement les clefs de la ville… que le roi lui rend ensuite pour qu’il en assure la garde.
Je termine ma visite par Holyrood Park, situé sur un ancien volcan datant de 350 millions d’années. Sa forme actuelle est le résultat des glaciations et de l’érosion qui a suivi. Je trouve remarquable qu’un immense parc sauvage se trouve en plein cœur de l’agglomération d’Édimbourg. Son sommet, Arthur’s Seat, culmine à 251 m et constitue un but de promenade très populaire.
Je choisis un autre chemin, un peu plus bas, vers Hutton’s Section (8), qui offre une vue plus dégagée sur le centre-ville d’Édimbourg et Holyroodhouse Palace.
Scottish National Gallery : petit mais riche
Avant de retourner me reposer, j’effectue une dernière visite à la Scottish National Gallery (9), qui présente une belle collection de peintures dans un bâtiment situé près de la gare de Waverley. J’ai particulièrement apprécié les œuvres écossaises.
Un samedi soir sous la pluie !
Le soir, il pleut… et fort ! Je ne me plains pas, car la météo annonçait de la pluie tout au long de la journée. Heureusement, la plupart des averses sont restées en mer. Je choisis d’aller dîner au restaurant Cannonball, juste à côté du Castle, et j’ai la chance d’avoir la table avec vue sur l’esplanade. Avant de reprendre le tram pour retourner dormir chez mon hôte, je profite de l’atmosphère mystérieuse que la pluie confère à la vieille ville, désormais désertée par les touristes.
—
Deuxième jour : balade dans New Town et Stockbridge » : élégance géorgienne et charme villageois un peu bobo
Le deuxième jour, je reprends le tram depuis chez mon hôte à Leith jusqu’à St Andrew Square (1). Je pars à la découverte de quartiers très différents d’Édimbourg.
Les numéros sur la carte, ci-dessous, vous permettront de vous situer à la lecture du texte.
New Town : un modèle d’urbanisme
Je commence ma balade par la New Town, située au nord de l’Old Town. Son architecture est d’inspiration géorgienne et suit un plan soigneusement établi au XVIIIe siècle par un jeune architecte de 23 ans, totalement inconnu à l’époque : James Craig. Il avait été chargé de concevoir un nouveau quartier afin de désengorger la vieille ville. Depuis, Édimbourg a pris soin de conserver les principes architecturaux qu’il avait posés, ce qui donne à l’ensemble une grande harmonie et une belle rigueur géométrique.
La New Town comporte de nombreux squares et parcs très agréables (2), mais la majorité d’entre eux sont privés : seuls les habitants et leurs chiens peuvent en profiter.
Stockbridge : le meilleur endroit pour résider à Édimbourg
Je me rends ensuite à Stockbridge, situé juste au nord de la New Town. C’est un ancien village incorporé à Édimbourg au XIXe siècle. Désormais quartier résidentiel, il ne manque pas de charme avec ses jolies maisons et ses rues pavées. Si je devais vivre un jour à Édimbourg, je crois que ce serait mon quartier de prédilection.
J’emprunte Gloucester Lane (4), une rue bordée de petites maisons qui étaient autrefois habitées par les cochers et le personnel de service. Les écuries se trouvaient au niveau de la rue pour abriter les chevaux et leurs attelages. Les familles bourgeoises qu’ils servaient résidaient, quant à elles, dans les élégants bâtiments de la place Moray (3).
Puis j’arrive au Stockbridge Market (5). C’est un petit marché devenu très populaire le dimanche matin, avec des stands offrant une nourriture simple et à prix abordable.
Juste à côté se trouve Raeburn Place, où l’on trouve de nombreuses boutiques et restaurants branchés, typiquement bobos. C’est là que je déjeune d’un fish and chips chez Hector’s (6), un pub britannique réputé, très prisé par les locaux.
Ensuite, je vais visiter les Colonies (7). Ce sont des ensembles de maisons construites par des syndicats ouvriers selon un modèle coopératif. Aujourd’hui, elles sont très recherchées par une clientèle plus aisée pour leur charme, leur tranquillité et la possibilité d’avoir un petit jardin en plein centre-ville.
Balade bucolique le long de la rivière Water of Leith
Je rejoins ensuite la rivière Water of Leith, au niveau de l’ancien hameau de Dean (8). À cet endroit, la rivière coule au fond d’une gorge assez spectaculaire. Si j’avais eu davantage de temps, j’aurais prolongé ma promenade jusqu’à son embouchure à Leith, en suivant le sentier piétonnier qui la longe agréablement.
Je termine ma balade en revenant sur mes pas vers Princes Street (9), la grande artère commerçante de la New Town. Du parc situé en contrebas, j’ai de magnifiques vues sur le Castle.
Leith : le quartier portuaire avec les meilleurs restaurants
Le soir, je choisis de dîner dans le quartier de Leith, à l’atmosphère portuaire et maritime. C’est là que se trouvent certains des meilleurs restaurants d’Édimbourg. Je me rends chez Domenico’s, un excellent établissement tenu par une famille italienne.
Le lendemain matin, je fais un rapide tour du quartier avant d’aller prendre mon train pour la suite de mon voyage.
Une première découverte de l’Écosse entre nature et ville
Cette première immersion en Écosse fut une expérience très agréable. Comme je ne disposais que de peu de jours, j’ai volontairement choisi de me concentrer sur l’île de Skye, pour son côté nature, et sur Édimbourg, pour son côté historique et urbain.
Partir en mars me semble une bonne idée pour profiter de l’Écosse avec moins de touristes et sans les midges, un petit insecte qui pique très fort et peut gâcher le séjour en été.
J’ai eu beaucoup de chance avec la météo : plutôt ensoleillée sur l’île de Skye, et couverte, mais sans pluie, à Édimbourg — à l’exception d’un soir.
Ile de Skye : une réputation justifiée
La réputation de l’île de Skye n’est pas usurpée. Les paysages sont vraiment extraordinaires. J’y retournerai volontiers pour y faire de la randonnée et mieux profiter de la nature. J’ai délibérément évité les grands lieux touristiques, les soi-disant must-see, pour explorer des endroits moins courus, où la nature est tout aussi sauvage et grandiose, mais que l’on apprécie davantage dans une certaine forme de solitude. De ce point de vue, j’ai apprécié d’y être allé en mars, une période de faible affluence touristique.
Un trajet en train à la découverte des highlands spectaculaire
Le trajet en bus et en train entre les deux a également été un grand moment de plaisir, avec la découverte des Highlands.
Je le conseille vivement.
Édimbourg : une ville à visiter plusieurs fois
Édimbourg m’a surpris par la richesse de son patrimoine et son dynamisme. Y rester deux jours, comme je l’ai fait, ne permet d’en avoir qu’un premier aperçu, et cela m’a laissé un peu frustré. Mon conseil serait de lui consacrer au moins trois à cinq jours, ou d’y revenir à plusieurs reprises.
Merci pour ce voyage fort bien documenté , très intéressant…..
Les magnifiques photos s’intègrent si bien dans le paysage que cela donne l’impression d’y être …..
J’ai déconnecté pendant un long moment …..
Merci pour vos expériences ! Je suis très intéressée par vos voyages en train que j’espère pouvoir faire un jour …
Vous m avez rappelle de très bons souvenirs de l’écosse et tout particulièrement l’île de Skye que nous avons eu la chance de visiter avec mon mari l’été dernier début juillet ! Véritable coup de cœur !!!
J’ai hâte de découvrir votre prochain voyage !