Honfleur, Le Havre : deux ports, deux destinées

Honfleur et Le Havre sont deux villes portuaires à l’embouchure de la Seine.

La première a connu une importante activité entre le XVIe et le XVIIIe siècle et le temps semble y être suspendu.

La seconde a été détruite pendant la dernière guerre mondiale, mais aujourd’hui vit une renaissance.

Une visite des deux villes au cours d’un même voyage est une vraie leçon d’histoire de la France !

C’est un  voyage court de trois jours, mais intéressant que nous avons réalisé.

À l’occasion de mon anniversaire, Jean-Philippe, mon conjoint, m’a offert un voyage à Honfleur et au Havre. Honfleur et Le Havre sont les deux cités gardiennes du majestueux estuaire de la Seine qui se font face.

Deux cités portuaires passionnantes, car malgré leur proximité géographique, elles ont une histoire très différente qui se reflète dans leur architecture actuelle. 

Honfleur a gardé le visage du XVIe au XVIIIe siècle de son âge d’or qui correspond à la période coloniale française en Amérique du Nord.

Le Havre a été l’une des villes françaises victime de la Seconde Guerre mondiale puisque son centre-ville a été presque entièrement rasé. Sa reconstruction est un exemple remarquable d’urbanisme réussi et la ville est aujourd’hui tournée vers l’avenir.

Visiter ces deux villes au cours d’un seul voyage, même de juste trois jours, m’a permis une plongée dans l’histoire de notre pays. 

Dans cet article, après une présentation des deux villes, je vous propose des balades pour les découvrir par vous même à pied.

Enfin, je termine par une rubrique de conseils pratiques pour préparer votre voyage.

Important : cet article n’a pas été fait en partenariat avec un office du tourisme ou un hôtel. Il reflète donc mon avis en toute indépendance.

Tous les textes en couleur corail indiquent un lien interne ou externe. Ils sont très nombreux pour vous permettre d’approfondir ce ce que j’ai raconte dans cet article.

Honfleur : un témoignage du passé maritime de la France

Honfleur est l’une des villes touristiques les plus connues de France. Son vieux bassin est très photogénique et a été peint par de nombreux artistes. La cité est très fréquentée surtout des beaux jours du printemps jusqu’au début de l’automne.

Nous y sommes allés en mai, mais en semaine pour éviter la trop forte affluence et nous avons dormi deux nuits sur place. Le matin et le soir, la ville retrouve sa tranquillité, car 80 % des touristes ne résident pas à Honfleur ! Profiter du vieux bassin, la nuit ou aux aurores est juste magique.

Le vieux bassin : le cœur d’Honfleur

Le vieux bassin a été créé sur ordre de Colbert en 1681. La rangée de maisons sur le quai Sainte-Catherine est spectaculaire. Elles sont étroites, adossées à une falaise et peuvent compter jusqu’à sept étages. Elles sont toutes inscrites aux monuments historiques.

À l’entrée du port se dresse la lieutenance qui était à l’origine la résidence du lieutenant du roi et faisait partie des anciennes fortifications de la ville.

Quai Ste Catherine et Lieutenance

À l’est, le quai Saint-Étienne est plus ouvert avec deux bâtiments remarquables : la mairie qui date de 1830 et la très belle église Saint-Étienne occupée aujourd’hui par un musée de la Marine.

Quai St Etienne à Honfleur

Le port a eu pendant longtemps une vocation marchande. Cela commença grâce aux échanges avec les colonies de Louisiane, du Canada et des Antilles.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, c’était l’un des sept premiers ports de France sinistrement impliqués dans la traite négrière.

Honfleur était aussi un important port de pêche de la morue autour de Terre-Neuve. Des marins honfleurais se firent repérer dans les guerres révolutionnaires ou napoléoniennes pour leur courage.

Aujourd’hui, le vieux bassin est métamorphosé en un tranquille port de plaisance.

Honfleur, avec sa tour de contrôle qui surplombe l’estuaire de la Seine, organise le trafic maritime jusqu’à Rouen.

Vieux Bassin port de plaisance

Il fait bon flâner autour du vieux bassin qui est un régal pour les yeux.

Honfleur et les impressionnistes : une cité d’artistes

Honfleur est connue pour être l’un des berceaux de l’impressionnisme avec l’école d’Honfleur. Cette tradition artistique a perduré, car on y trouve beaucoup de galeries d’art.

Eugène Boudin est l’enfant du pays. Il est réputé pour ses peintures de paysages. En se baladant à Honfleur avec son ciel très changeant, alternances de soleil, nuages et pluie, on comprend vite pourquoi. La lumière est splendide.

Port de Honfleur par Eugene Boudin

Cette peinture du port de Honfleur est extraite de la collection virtuelle de Jean-Louis Mazière sur Eugène Boudin.

Un musée est consacré à Eugène Boudin, mais nous n’avons pas eu le temps de le visiter.

Cet héritage artistique est resté comme le témoigne le nombre important de galeries à Honfleur.

Honfleur la nuit : magique!

Autant nous avons été surpris par l’affluence touristique en pleine journée bien que nous fussions en milieu de semaine au mois de mai, autant le soir nous avons apprécié la belle tranquillité d’Honfleur.

Retourner sur le vieux bassin et dans les ruelles d’Honfleur avec les éclairages nocturnes procure une ambiance mystérieuse que nous avons beaucoup aimée. Il était facile de s’imaginer Honfleur au XVIIe ou XVIIIe siècle !

En cherchant un peu, nous avons eu la chance de dénicher un hébergement avec vue directe sur le vieux bassin. Nous étions aux premières loges pour profiter de ce lieu aux moments les plus privilégiés, tôt le matin ou tard le soir ! Je vous donne, de manière confidentielle, notre adresse dans les conseils pratiques.

Honfleur la nuit
Honfleur la nuit
Quai Ste Catherine la nuit
Honfleur la nuit
Ste Catherine la nuit

Balade à pied dans le vieil Honfleur

L’office du tourisme propose quelques promenades à pied que nous avons suivies en les adaptant à nos envies.

Pour la première balade, nous restons dans le centre de Honfleur autour du vieux Bassin.

Balade dans le centre de Honfleur

Nous partons de l’hôtel de ville jusqu’au musée de la Marine qui est situé dans l’ancienne église Saint-Joseph avec son joli clocher en ardoises.

Quai St Etienne et musée de la marine

Nous contournons la bâtisse par la rue de la prison dont on ne voit plus que la grille pour déboucher sur la rue de la ville.

Puis nous rentrons dans un édifice qui abrite deux grandes salles d’exposition. À l’origine, elles servaient de greniers où l’on pouvait entreposer jusqu’à 10 000 tonnes de sel ! Les pécheurs venaient s’y approvisionner pour préserver leurs pêches à la morue autour de Terre-Neuve. C’est la fameuse gabelle qui faisait l’objet d’un monopole royal lourdement taxé.

Ensuite, nous continuons jusqu’à l’église Saint-Léonard en passant par l’ancien lavoir. N’hésitez pas à la contourner par l’arrière, car vous aurez une jolie perspective sur la rue Saint-Léonard.

Rue St Leonard à Honfleur
Eglise St Leonard

En revenant vers le centre, nous traversons le jardin du Tripot. Il est récent puisqu’il a été inauguré en 2013, mais il met en valeur dans un joli désordre les ancestrales maisons de Honfleur qui bordent deux ruisseaux qui étaient utilisés dans le temps par des tanneries

Jardin du Tripot à Honfleur

Nous parcourons ensuite l’avenue de la république qui est la grande artère commerciale de Honfleur. Même si elle est plus quelconque que les autres rues, ses magasins moins touristiques donnent plus d’âme à la ville.

Nous continuons par la rue du Dauphin qui est parallèle au quai Sainte-Catherine situé quelques mètres plus bas. De ce fait, les commerces du rez-de-chaussée de la rue sont au 2e ou 3e étage côté quai !

L’église Sainte-Catherine, toute en bois, est très belle. Sa particularité est d’avoir son clocher dans un bâtiment séparé. Tout autour, il fait bon flâner en découvrant les boutiques et galeries d’artistes. Les vieilles maisons à pan de bois sont encore très nombreuses et le quartier est pour cette raison très esthétique.

Rue Haute à Honfleur
Clocher église Ste Catherine
Vieil Honfleur
Eglise Ste Catherine à Honfleur
Eglise Ste Catherine

Nous terminons la balade en retournant vers le vieux bassin nous reposer sur la terrasse de l’un des nombreux cafés bordant le quai Sainte-Catherine. Cependant vu les critiques sur internet il vaut mieux y prendre un verre qu’y déjeuner !

Touristes quai Ste Catherine

Balade à pied autour de Honfleur

La seconde balade est plus champêtre. Honfleur est un petit bourg et on se retrouve vite à la campagne.

Balade autour de Honfleur

Nous grimpons vers le Mont-Joli. De là, le panorama sur Honfleur et la vallée de la Seine est superbe.

Au lointain, on découvre le pont de Normandie qui franchit l’estuaire. 

Mont Joli

Nous continuons vers la chapelle Notre-Dame-de-Grâce construite au XVIIe siècle. Elle est connue pour ses nombreux ex-voto.

Notre Dame de Grace à Honfleur
Cloches ND de Grâce

Juste à côté nous repérons un autre point de vue vers l’ouest de la ville. Au loin nous apercevons le port du Havre et ses installations industrielles.

Nous redescendons jusqu’à la plage du butin qui permet à Honfleur d’être considérée comme une station balnéaire.

Le chemin pour y arriver est agréable et donne l’occasion d’observer de grandes demeures bourgeoises de style anglo-normand.

Maison à Honfleur
Maison à Honfleur

Deux hôtels de charme y sont situés : la ferme Saint-Siméon et le Manoir des impressionnistes. Malheureusement, en mai 2023, ils proposaient des prix débutants entre 300 et 600 euros la nuit pour une chambre sans vue mer ! J’ai trouvé que c’était excessif et on peut d’ailleurs se demander, en lisant les critiques sur internet, si la qualité de la prestation justifie un tel niveau.

Ferme St Simeon à Honfleur

Manoir des impressionistes à Honfleur

Depuis la plage du Butin nous retournons à pied à Honfleur le long de la Seine. Début mai, s’étendre sur la plage est encore un peu trop frisquet !

Nous y étions à marée basse, mais, si vous en avez la possibilité, allez-y à marée haute pour avoir plus de chances d’apercevoir passer des bateaux remontant ou descendant le fleuve.

Vue du Havre depuis la côte fleurie

Au loin, nous revoyons le pont de Normandie et sur notre droite, nous longeons le jardin des personnalités qui met en valeur les bustes des personnalités qui ont vécu ou séjourné à Honfleur.

La promenade s’effectue le long d’un quai.

Bord de Seine Honfleur

Honfleur est l’avant-port de Rouen avec sa tour de contrôle qui régule le trafic. C’est aussi l’embarcadère pour les croisières fluviales qui vont jusqu’à Paris.

Port fluvial de Honfleur

La balade se termine au vieux bassin.

Vieux bassin vue globale

Une variante : balade en voiture ou vélo sur la côte fleurie

Après la plage du butin, une petite route de campagne continue, le long de la côte fleurie, jusqu’à Trouville  à environ 15 km.

Nous l’avons emprunté lors d’une autre balade en voiture.

C’est l’occasion de voir de belles demeures anglo-normandes qui ont essaimé lorsque la haute bourgeoisie a découvert au XIXe siècle ces lieux de villégiature.

Maison normande

Sur le chemin nous avons découvert l’hôtel Paquebot à Villervile qui nous a séduit pas sa superbe situation le long de la plage.

La route peut-être aussi l’occasion d’une balade en vélo malgré l’absence d’une piste cyclable.

Plaque routière à Honfleur
Maison Anglo Normande à Villerville
Hotel Paquebot à Villerville
Trouville

Le Havre : une ville tournée vers l’avenir

Après être restés deux jours à Honfleur, nous avons terminé notre petit voyage par une journée au Havre.

Pour nous rendre d’une ville à l’autre, nous avons emprunté le pont de Normandie : un trait d’union entre les deux rives de l’estuaire de la Seine ouvert depuis 1995.

Pont de Normandie

Il se voit depuis Honfleur et, avec ses haubans, il est d’une belle élégance. D’une longueur de 2141 m et une hauteur libre de 53 m afin de laisser passer les cargos ou même des trois-mâts en direction de Rouen, il est le sixième plus grand pont à haubans du monde. Il a été conçu pour résister aux vents violents des tempêtes de l’Atlantique.

Malheureusement, comme le montre la photo ci-dessous, son accès piéton et vélo est difficile, peu agréable, voire dangeureux car le pont est en fait une autoroute.

C’est dommage car le pont et le site sont superbes et pourraient devenir, à l’exemple du Golden Gate de San Francisco, un lieu d’attraction touristique.

Pont de Normandie

Mon Havre à moi

Depuis Honfleur on ne voit au loin que les installations portuaires et industrielles du Havre qui ne donnent pas une image très engageante de la ville.

Il se trouve que j’ai vécu deux fois un an au Havre, car mon père y a travaillé en tant qu’ingénieur à la construction de raffineries dans les années 60. J’avais deux ans la première fois et quatre ans la seconde fois. Inutile de dire que je n’ai gardé aucun souvenir de cette ville, mais de savoir que j’y ai habité me procure un attachement particulier !

L'auteur au Havre en 1964

Le Havre a eu pendant longtemps une image de ville portuaire sans charme avec ses immeubles en béton reconstruits à la va-vite après la guerre. Mais son centre-ville a aussi été classé patrimoine de l’humanité en 2005.

Quelle est donc cette ville ?

J’étais très curieux de la connaître pour me faire ma propre idée !

Le Havre d’avant la Seconde Guerre mondiale

Le XIXe siècle est incontestablement l’âge d’or du Havre qui bénéficie de la révolution industrielle. Son port est l’un des plus importants d’Europe tant pour les marchandises que les voyageurs. La ville devient aussi une cité balnéaire qui attire la bourgeoisie parisienne.

Pendant la Première Guerre mondiale, la ville est une base arrière pour la flotte britannique. Le gouvernement belge s’installe à Sainte-Adresse, une commune voisine du Havre, le temps de l’occupation allemande. L’agglomération est préservée des bombardements.

L’entre-guerre est difficile sur le plan économique avec l’inflation et l’agitation sociale. La population devient plus ouvrière. Le port reste actif malgré la concurrence de cités comme Rotterdam, Anvers ou Hambourg. Le paquebot Normandie est la fierté de la ville.

Les cartes postales montrent une ville dynamique avec de belles avenues et de prestigieux bâtiments. Les photos ci-dessous sont extraites du site cartophilie-viroflay.org.

Le Havre avant-guerre

Le Havre et la seconde guerre mondiale : les bombardements de septembre 1944

Pendant la seconde guerre mondiale la ville a été fortement bombardée, surtout en septembre 1944, par les forces alliées qui ont détruit le centre-ville.

Quelques chiffres donnent toute la dimension de l’horreur qu’a subie en septembre 1944 la ville du Havre :

  • 2000 sorties d’avion de la Royal Air Force
  • 10 000 tonnes de bombes déversées
  • 1770 civils morts pour le seul mois de septembre
  • 80 000 sinistrés sans abris
  • 12 500 immeubles détruits

Le plus incroyable est que cette destruction de la ville a été inutile. Le port était déjà hors d’usage et les troupes allemandes et son état-major résidaient loin du centre-ville.

Ce sont les Havrais qui ont payé un lourd tribut. Lorsque les bataillons alliés ont débarqué, ils ont été accueillis très froidement. Pour la population, ce n’étaient pas les libérateurs, mais les « libératueurs ».

Un film retrace le visage de la ville le 13 septembre 1944. Il est très émouvant à regarder. J’en ai extrait quelques photos ci-dessous qui se passent de commentaires.

Le Havre septembre 44

La reconstruction dans les années 50 et 60

Après la guerre le centre-ville, soit 150 hectares, était complètement à reconstruire. Ce fut l’œuvre d’un architecte belge, Auguste Perret, un fervent adepte du béton. Le défi était immense et il a fallu une quinzaine d’années avant que la ville retrouve un nouveau visage. 

C’est à ce moment-là, au début des années 60, que mes parents y ont vécu, mais Le Havre était toujours sous le traumatisme énorme pour ses habitants d’avoir perdu leur centre-ville. Les havrais avaient du mal à se reconnaitre dans leur ville reconstruite par l’Etat sans qu’ils aient été vraiment consultés.

Tout faisait un peu trop neuf, les arbres étaient encore petits, la vie artificielle. Du coup, mes parents ne s’y sont pas trop plus.

Seuls les départs en majesté du paquebot France qu’ils voyaient depuis les fenêtres de leur appartement donnaient un sentiment de prestige à la ville.

Le Havre et le paquebot France

Le Havre d’aujourd’hui : une renaissance

Depuis la reconstruction, près de cinquante ans sont passés.

Les années 70, avec l’abandon du paquebot France et la crise économique, ont été de nouveaux traumatismes.

Puis, petit à petit, la ville a, grâce à la volonté de ses habitants, retrouvé une âme. Les commerces se sont réinstallés en bas des immeubles. Les arbres, comme sur l’avenue Foch, ont poussé pour redonner un visage moins austère à la ville. Des rues sont devenues piétonnes et un réseau de tram a été créé. 

Après plusieurs décennies, le projet d’Auguste Perret a été reconnu comme un succès qui a été récompensé par l’inscription du centre-ville au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO en 2005.

Les Havrais sont redevenus fiers de leur ville et à juste raison !

Auguste Perret a conservé un plan de la ville qui rappelait celle détruite. Les immeubles ont gardé une hauteur humaine avec seulement, pour la plupart, quatre à six étages et l’ensemble urbanistique est plutôt harmonieux. Les rares vestiges de bâtiment de l’avant-guerre ont été préservés et intégrés dans le nouvel ensemble.

Depuis, l’œuvre de Perret que l’architecte n’a pu voir finaliser, car il est mort en 1954, a été complétée par de nouveaux quartiers et des réalisations architecturales qui sont pour la plupart des réussites.

Je vous invite à écouter ce reportage de France-Culture qui donne la parole aux Havrais qui expliquent comment ils ont vécu leur histoire du XXe siècle. Instructif !

Une balade à pied d’une journée dans Le Havre

Ne sachant pas trop à quoi nous attendre, nous n’avions prévu qu’une journée pour une première visite de la ville.

Le Havre ne se livre pas immédiatement. Avant de commencer notre balade à pied nous l’avons traversé en voiture et nous nous sommes demandés si c’était une bonne idée car notre première impression est un peu mitigée. La ville fait plutôt austère avec ses bâtiments gris et rectangulaires.

Nous laissons notre voiture près de la Porte Océane pour partir à l’aventure à pied. Nous n’avons aucun guide avec nous et mes souvenirs de petit garçon de quatre ans étaient trop lointains ! Mais, comme souvent, je trouve que se promener au hasard est la meilleure façon de découvrir une ville. C’est, par exemple, ce que j’avais déjà conseillé dans mon article pour visiter Amsterdam la première fois.

La photo de situation, ci-dessous, est extraite de Google Earth.

Vue générale du Havre

De la Porte Océane, une ouverture monumentale vers l’Atlantique, nous empruntons la large avenue Foch qui est l’axe principal de la ville d’ouest en est. Elle est aujourd’hui très arborée avec des pistes cyclables.

Porte Océane

De là, nous bifurquons vers l’église Saint-Joseph.

Son originalité est d’être autant un lieu de culte qu’un mémorial. Sa tour de 107 m de haut se veut, selon si l’on est croyant ou non, être soit une lanterne visible de loin pour les voyageurs arrivant de l’océan Atlantique ou un cierge pour remercier Dieu du retour à la paix.

L’intérieur de l’église et de la tour est remarquable d’un point architectural.

Eglise St Joseph
Tour Eglise St Joseph

Nous continuons ensuite vers le quartier des Halles. Autour de nous les immeubles sont tous semblables : carrés, en béton préfabriqué, avec de larges fenêtres.

L’ensemble, quoiqu’un peu austère, surprend par son homogénéité architecturale qui lui confère un certain esthétisme.

Tour Perret

Immeubles Perret

Dans le voisinage des Halles, les restaurants sont nombreux et nous profitons d’une éclaircie pour nous déjeuner sur une terrasse dans une rue piétonne.

Rue piétonne Le Havre

Nos pas nous emmènent après vers l’hôtel de ville qui est monumental et l’un des plus grands en Europe. Ses dimensions sont mises en valeur grâce à l’immense place arborée qui lui fait face.

L’architecture typique des immeubles Perret s’inscrit parfaitement dans ce cadre.

Hotel de ville Le Havre

Nous empruntons ensuite la rue de Paris qui, avec ses arcades, se veut une inspiration de la rue de Rivoli parisienne.

Nous traversons une grande esplanade avec à notre gauche l’espace Oscar Niemeyer qui se constitue de deux structures tout en rondeur : un petit volcan qui abrite la médiathèque et un grand volcan, une salle de spectacle. L’ensemble architectural, tout en rondeur, surprend par rapport à la ville toute en angle. Il est cependant dommage que le bâtiment ne soit pas mieux entretenu.

Centre Oscar Niemeyer

Volcan

Médiathèque Le Havre

À droite de l’esplanade s’étend le bassin du commerce qui rappelle que le Havre est avant tout un port.

Le monument aux morts qui date de 1924 et la passerelle qui la surplombe donnent une certaine majesté au lieu.

Bassin du Commerce

Monuments aux morts Le Havre

Nous continuons par la rue de Paris jusqu’à la cathédrale. Bien que fortement endommagée pendant les bombardements, la façade et la tour resteront préservées. Ce rare témoignage du Havre d’avant-guerre rend le lieu très émouvant.

Cathédrale du Havre

Enfin, la rue de Paris débouche sur le port. Il occupe une place considérable par rapport à la ville. Des visites, que nous n’avons pas eu le temps de faire, sont possibles avec Les vedettes baie de Seine.

Au bout de la rue de Paris se dévoile un des monuments emblématiques de la ville : une sculpture faite de containers maritimes colorés. Elle a été réalisée par Vincent Ganivet pour marquer le 500e anniversaire du port et je la trouve très réussie.

Catène de containers
Catène de containers
Port du Havre

Nous retournons à la Porte Océane par le front de mer.

Front de mer Le Havre

Nous passons d’abord à côté du Musée d’art moderne, le Muma, que nous n’avons pas le temps de visiter. Il est réputé pour sa vaste collection de peintures impressionniste.

Muma au Havre

Les vues sur les digues vers l’Océan sont belles et font rêver au grand large.

Digue Le Havre

Puis, nous longeons un immense port de plaisance surplombé par la résidence de France. C’est un ensemble impressionnant de 1200 logements, construits à la place d’anciens docks, qui ont une vue mer très privilégiée. Je n’ose imaginer comment se passent les réunions de copropriétés !

Port de plaisance le Havre

Notre balade se termine par la magnifique et vaste plage du Havre ce qui est plutôt rare dans une grande ville.

Nous passons à côté du Club Nautique Havrais et sa piscine olympique.

Club Nautique Havrais

Enfin, en reprenant la voiture pour rentrer chez nous, nous nous arrêtons aux jardins suspendus pour profiter d’une très jolie vue aérienne de la ville. Avec un peu plus de temps nous aurions pu y aller à pied.

Le Havre vue des jardins suspendus

Honfleur et Le Havre : deux fausses jumelles

C’est un peu le hasard qui nous a conduits à visiter les deux villes lors d’un même voyage et ce fut une excellente initiative.

Honfleur et Le Havre ont comme point commun d’avoir été deux portes de la France vers l’océan Atlantique et le grand Monde grâce à leurs ports. La première est surtout un témoignage du passé et la seconde du présent et de l’avenir.

Dans les deux villes, j’ai aimé ce sentiment d’ouverture vers les horizons lointains. Voir un bateau partir vers la mer excite ma curiosité et j’imagine les destinations vers lesquelles il s’en va.

Horizons lointains au Havre

Les deux villes ont également en commun d’être intéressantes sur le plan artistique :

  • Honfleur a été une grande source d’inspiration pour les peintres impressionnistes et encore aujourd’hui le nombre d’artistes présents qui y exposent est important.
  • Le Havre est une ville passionnante sur le plan architectural et urbanistique.

Je savais que Honfleur était une belle ville et riche d’un passé glorieux. Malgré l’affluence touristique je n’ai pas été déçu et je m’y suis senti très bien.

Ma première visite du Havre depuis mon séjour en tant que très jeune enfant a été beaucoup plus intéressante que ce que je m’y attendais. Derrière sa façade sévère, la ville est d’une grande richesse sur le plan architectural. Comme à Rotterdam ou Hambourg, j’ai aimé cette ambiance de ville portuaire avec ses facettes industrielles.

Il est réconfortant de voir qu’une cité qui a été détruite a su renaitre de ses cendres et se créer un avenir.  Ma visite du Havre a été un moment fort d’émotions et, plus qu’ailleurs, il est important de se souvenir de son histoire.

Nous reviendrons certainement revisiter ces deux villes attachantes.

Auteur, et son conjoint, à Honfleur et au Havre

Honfleur rassure en mettant en valeur un passé glorieux et Le Havre donne de l’énergie, car cette ville a su démontrer que, même détruite en 1944, elle a pu se construire un bel avenir.

Ce fut un petit voyage de trois jours, mais très intéressant et que je recommande chaleureusement.

Estuaire de la Seine

Conseils pratiques pour votre voyage à Honfleur et Le Havre

Les offices du tourisme

Pour commencer, je vous invite à aller sur les sites des offices du tourisme :

Celui de Honfleur est très complet. 

ot-honfleur.fr

L’office du tourisme du Havre est jumelé avec celui d’Étretat. L’idée étant, peut-être, de profiter de la notoriété des falaises pour attirer les touristes vers la ville ?

lehavre-etretat-tourisme.com

Comment y aller ?

La gare la plus proche de Honfleur est à Trouville-Deauville à 16 km. Il faut ensuite prendre un bus ou louer une voiture.

Par contre, Le Havre est très bien desservi avec sa gare centrale de style art déco qui date de 1932.

sncf-connect.com

Où dormir ?

Dormir à Honfleur est facile car l’offre est très importante et à tous les prix. Nous avons été très content de l’agence Remi Griffoul et du petit studio que nous avons occupé. Pour un prix très raisonnable sa vue sur le vieux bassin était extraordinaire !

Hébergement Racing the wind

conciergerie-remigriffoul.com

N’ayant pas dormi au Havre, je n’ai pas d’adresse à conseiller.

Quand y aller ?

La Normandie bénéficie d’un climat océanique, ce qui veut dire qu’il est plutôt changeant avec de nombreuses alternances de pluie et de soleil.

Honfleur étant très touristique, autant éviter les week-ends et les vacances scolaires. Le Havre, ville étudiante, sera plus vivante la semaine.

Où dîner ?

Nous avons eu la chance de diner « A l’endroit » lors de sa soirée jazz mensuelle. Le cadre est chaleureux et la cuisine excellente. La chanteuse Isabelle Seleskovitch nous a bercés avec ses balades dans un hommage à Billie Holiday.

restaurantlendroithonfleur.com

« L’escale » est l’autre bonne surprise. L’accueil est chaleureux et la cuisine traditionnelle excellente.

lescalehonfleur.wordpress.com

Au Havre, nous ne sommes restés qu’une journée aussi nous ne pouvons en conseiller un plutôt qu’un autre. À midi, nous nous sommes rendus autour des Halles où le choix de restaurants, cafés est large et à tous les prix.

Ma sélection de blogs 

Les blogs sur Honfleur et Le Havre sont très nombreux, mais ils se ressemblent un peu tous, car ils utilisent les mêmes mots clés (« que faire ? » ou « les 10 coups de cœur ») optimisés pour le SEO. Certains sont faits en partenariat avec les offices du tourisme.

Sur Honfleur, j’ai aimé le blog de Mathieu et Ambre, un couple de jeunes havrais. Leur site est très beau et avec plein de conseils.

Frenchwanderers

Sur le Havre, le blog de Claire et Manu se distingue, car ce sont des Havrais qui parlent de leur ville

normandielovers.fr

 

Bon voyage!

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